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��Préfaces de Clerselier, (9-10)

��» de m'auoir genereufement accordé fes lettres \ l'ay aufTi la » mefme obligation à Monfieur More Gëntilhomnie Anglois; et » pour ne pas refufer à ce dernier ce qu'il a defiré de moy en » m'enuoyant fes copies, i'ay efté contraint de mettre dans ce » liure vne lettre ou deux que ie luy ay écrites à cette occa^lon^ » le ne doute point qu'il n'euft été mieux que fes lettres, & celles » de Monfieur Defcartes à ce Gentil-homme, & quelques autres » encore, écrites en Latin, euffent eflé traduites en François, pour » faire vn liure tout d'vne langue ; mais ny ma fanté ny mon loifir » ne m'ont pu permettre d'y trauailler auec le foin qui feroit requis » pour vne telle tradudion. En attendant neantmoins qu'il fe » trouue quelqu'vn qui l'entreprenne, i'ay prié un de mes amis, » des mieux verfez dans la Philofophie de Monfieur Defcartes, de » traduire celles qui traittent du mouuement du Cœur & de la » circulation du Sang% que Monfieur de Berouic a défia données » au public, dans ce beau recueil qu'il a fait de fes Que/lions » Epijiolaires, imprimé à Roterdam en l'année 1644, auquel on » peut auoir recours fi l'on doute de la fidélité de la verfion. »

« Au l'efie, quoy que Monfieur Defcartes ait ibuuent auerty les )) Lecteurs, dene luy attribuer iamais aucune opinion, s'ilsnela trou- » uoient expreffement en fes écrits, & quoy que fur ce pied toutes » celles qui font icy contenues luy puiffent eftre iuftement attribuées, » puifque ce liure porte fon nom, & qu'il ne contient rien qui ne » foit forty de fa plume, toutesfois on ne doit pas eftre fi rigoureux, » que de | croire que toutes les folutions qu'il a données aux diffi- » cultez qui luy ont elle propofées, doiuent palfer pour fes dernières » çefolutions, & pour des decifions dont il fuft luy-mefme plaine- » ment fatisfait; y ayant plufieurs queftions qu'il n'a traitîées qu'en » paffant; d'autres qu'il n'a qu'ébauchées, comme eflant la première » fois qu'il y mettoit la main; d'autres qu'il a luy-mefme corrigées » depuis dans fes écrits, eflant deuenu plus fçauant par le tems; » d'autres dont il le referuoit de faire vne recherche plus exafte, » quand il auroit plus de loifir, & plus de commodité pour les expe- » riences neceflaires à iufi:ifier fes raifonnemens; & enfin d'autres ft fur lefquelles il ne vouloit pas fe déclarer dauantage, à caufe qu'il » n'en auoit pas encore ietté les fondemens dans fes écrits, & qu'il » ne defiroit pas alors s'en expliquer plus ouuertement. Cependant

a. Lettre CVIH, t. L F- 536, et lettres CXXXV et CXLVIH, t. H, p. 288 et p. 408.

b. Tome V, p. 246-252« 

c. Lettre CVII, t. \, p. 52i, et lettre CXVH, t. H, p. 62.

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