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^^o Correspondance. m, 585-386.

voir le commencement du feptiéme Chapitre du pre- mier Liure des Météores d'Ariftote, pour feruir à ma défenle. Car ceil vn | lieu que i'ay cité à la fin de ma Philofophie, ls: le feul d'Ariflote que i'aye cité^. Ainû ce ne m'efi: pas vne petite preuue de vollre affedion, 5 de voir que vous me confeillez iuftement la mefme choie dont iay crû me deuoir feruir.

Pour la cenfure de Rome, touchant le mouuement de la Terre, ie n'y voy aucune apparence ; car ie nie tres-exprelTément ce mouuement. le croy bien que lo dabord on pourra iuger que c'ell de parole feulement que ie le nie, affin d'éuiter la cenfure, à caufe que ie retiens le fyfteme de Copernic; mais, lorfqu'ou' exa- minera mes raifons, ie me fais fort qu'on trouuera qu'elles font ferieufes & fblides, c^ qu'elles monflrent i5 clairement qu'il faut pluftofl dire que la terre fe meut, en fuiuant le fyfteme de Tycho, qu'en fuiuant celuy de Copernic, expliqué en la façon que ie l'explique. Or, fi on ne peut fuiure aucun de ces deux, il faut reuenir à celuy de Ptolomée,à quoy ie ne croy pas que l'Eglife 20 nous oblige iamais, veu qu'il efl manifeÛement con- traire à l'expérience. Et tous les paflages de l'Efcriture, qui font contre le mouuement de la terre, ne re- gardent point le fyfteme du monde, mais feulement la façon de parler; en forte que, prouuant, comme ie 25 fais, que, pour parler proprement, il faut dire que la terre ne fe meut point, en fuiuant le fyfleme que i'ex- pofe, ie fatisfais entièrement à ces palTages. Mais ie ne laiffe pas de vous auoir beaucoup d'obligation, de mauoir aduerty de ce qui peut eftre contre moy. 3o

a. Piiiicipia Philosophice, pars IV', art. 204, fin.

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