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Additions. ^o^

» temps après la mort de son autheur, où cest excellent homme a traicté » ce subiect sy dignement qu'il ne s'y est rien adiousté du depuis, encore » que l'algèbre ait esté plus cultiuée en nostre siècle, qu'elle n'auoit esté » en plusieurs des précédents. Et toutes fois c'est en ce poinct que consiste » l'vn des plus grands secrets de ceste science, et où il deuoit faire parois- » tre des crtects miraculeux de ceste admirable Méthode, parle moyen de » laquelle il se vante, depuis longues années, d'apprendre et d'inuenter, » non ce que les autres sçauent, pour ce que ce n'est rien a son esgard, » mais tout ce que l'on peut connoistre de ce monde, et mesme d'vn nou- » veau, sy Dieu, comme il dict luy mesme assez plaisamment", créait » maintenant quelque part asse\ de matière dans les espaces imaginaires » pour le composer. »

« Mon dessein n'estoit pas que ce que ie vous auois dict en .particulier » et pour satisfaire a vostre curiosité, vint a sa connoissance, ny d"aucun » autre que de vous; mais, puisque vous avez eu quelque motif pour en » vser autrement, et qu'en cela ie n'ay rien aduancé que de très véritable, » ie désire vous informer sy clairement des principaux chefs de mon accu- >' sation, qu'auant que de luy donner l'absolution de son crime, vous » l'obligerez a restituer ou du moins a reconnoistre ce qu'il s'est voulu » iniustement attribuer. »

« Ce qu'il dict ^ pour augmenter ou diminuer, multiplier ou diuiser les D racines d'vne équation sans les connoistre, est tiré du chapitre De gene- 1) rali methodo transmutandarum equationum ', duns lequel nous appre- » nons qu'vne équation peut estrc defformée, ou sans apporter aucun » changement a la quantité inconnue, ou bien en la changeant de telle » sorte que la nouuelle quantité inconnue ait vn rapport connu a la pre- » cedente, et que l'on ne puisse trouuer les valeurs de l'vne sans en pou- » uoir desduire les valeurs de l'autre. Or ce changement de la quantité » inconnue d'vne équation se faiet par l'addition ou par la soustraction, » par la multiplication ou par la diuision, ou bien par les diuerses façons » dont M. V. faict mention dans ce chapitre, et par vne infinité qui sont » aisées a inuenter pour ceux qui sont versez dans l'algèbre. En suitte de )) quoy, reformant l'équation suiuant la valeur que vous auez donnée a » sa quantité inconnue, vous auez vne nouuelle équation, de la solution B de laquelle il vous sera facille de recueillir la solution de la première, B au moyen du rapport que l'on suppose connu entre leurs racines, ainsy » qu'il est euident par les exemples dont ie me seruiray cy après, et ceux » que vous pouuez voir en grand nombre dans le liure De equationum B recognitione, au chapitre cy dessus allégué, De generali methodo trans- » mutandarum equationum, et dans les chapitres 9, 10, 11, 12, i3 et 14 » suiuants. »

a. Discours de la Méthode, p. 43 de l'édition princeps.

b. Géométrie, p. 374 à 379.

c. ViETE, De œq. recogn., chap. vu (p, 91).

Correspondance. V. ^4

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