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ADDITIONS

��LETTRE CXIX, tome II, page 82.

Nous donnons ci-dessous, d'après une copie qui se trouve à la Hofbi- bliothek de Vienne, MS. -oSo, n" 462, une lettre, anonyme et sans date, adressée à Mersenne. Cette lettre est de Jean de Beaugrand, et elle a été amenée par la dédaigneuse réplique faite par Descartes à Mersenne, le 3i mars i638, au sujet de « l'accusation du Geostaticien » (t. II, p. 84, 1. 5), communiquée par le Minime dans une lettre du 12 mars.

Mersenne ne paraît pas avoir avisé Descartes de ce factum ; peut-être a-t-il été gêné par le reproche que Beaugrand lui adressait, d'avoir fait part à son ami d'une conversation particulière. Ce n'est qu'en juillet i638 (voir t. II, p. 269, 1. 19) qu'il avertit Descartes que Beaugrand écrit contre lui, et c'est d'ailleurs quand il a déjà tiré du philosophe la critique de la Géôstatique, du 29 juin (t. II, p. 182). Cependant il n'avait pu qu'être blessé du ton injurieux pris par Beaugrand, en particulier de l'épithète de Méthodique impertinent, par laquelle celui-ci affecte de désigner Descartes ; il dut se refuser, non seulement à transmettre en Hollande des lettres de ce genre, mais encore à les accepter comme destinataire ; et c'est alors que Beaugrand, pour rédiger ses trois pamphlets subséquents (voir t. II, p. 269, note a), prit le parti de les adresser à un ami fictif, et en même temps de se cacher si bien sous, le voile de l'anonyme, qu'en 1649 (t. V, p. 422), Carcavi ignorait absolument qui avait lancé contre Descartes, dans le troisième de ces pamphlets, l'accusation de plagiat à l'égard de

Harriot.

La lettre ci-après à Mersenne est donc antérieure au premier de ces pamphlets, et on peut en fixer la date vers avril i638. D'autre part, il faut reconnaître que, si l'on fait abstraction du parti pris de dénigrement de Beaugrand vis-à-vis de Descartes, cette lettre a une valeur réelle, qui la place infiniment au-dessus des trois pamphlets. Autant l'accusation de pla- giat à l'égard de Viete est absurde à propos de la Géométrie, autant il est fuste de reconnaître les mérites de l'analyste de Fontenay, et de constater les progrès accomplis, après lui, en algèbre par son école.

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