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^^6 Correspondance. 1,539.

accidentia J'unt; non autem infinitas vel injinitudo. Et il faut remarquer que ie ne me fers iamais du mot à^in- fini^ pour fignifier feulement n auoir point de fin, ce qui efl négatif & à quoy i'ay appliqué le mot àiinde- finiy mais pour fignifier vne chofe réelle, qui efl in- 5 comparablement plus grande que toutes celles qui ont quelque fin.

y Or ie dis que la notion que i'ay de ï infini eft en moy auant celle du fini, pource que, de cela feul que ie conçoy \efire ou ce qui efi, fans penfer s'il eft 10 fini ou infini, c'eft l'eflre infini que ie conçoy; mais, afin que ie puiffe conceuoir vn eàrefini, il faut que ie retranche quelque chofe de cette notion générale de l'eflre, laquelle par confequent doit précéder.

6. Efi, inquam, hœc idea fummè vera &c. '^. La vérité i5 confifle en Vefire, &. la fauffeté au non-efire feulement, en forte que l'idée de l'infini, comprenant tout l'eflre, comprend tout ce qu'il y a de vray dans les chofes, & ne peut auoir en foy rien de faux, encore que d'ail- leurs on veuille fuppofer qu'il n'efl pas vray que cet zo efire infini ^xifle.

j. Etfufficit me hoc ipfum intelligere'^. Nempe fuifi- cit me intelligere hoc ipfum quod Deus à me non com^ prehendatur, vt Deum iuxta rei veritatem & qualis efl intelligam, modo prseterea iudicem omnes in eo effe 25 perfecliones quas clarè intelligo, & infuper multô plures, quas comprehendere non pofTum.

a. Voir Principia Philosophiœ, pars I, art. 26 et 27, et Meditationes, p. 121 de l'édit. lat. (1642!.

b. Méditât io III, p. 41.

c. 76., p. 41-42.

d. Ib.. p. 42.

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