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^24 Correspondance. i, .35.

p. 2Sg cl 2g3 ci-avant, envoyées seulement le 4 mars.) Descartes répond ici à la lettre DXLII, du 2 y février, p. 2f}5 c>-avant.

Monfieur, La dernière que vous auez pris la peine de m'a- drefler à Paris, n'eft point paruenue iufques à moy ; mais ie viens d'en receuoir la copie par le foin de M. Braffet, & ie tiens à vne tres-infigne faueur d'à- 3 prendre par elle, qu'il plaift à la Reyne de Suéde que i'aye l'honneur de luy aller faire la reuerence*. l'ay tant de vénération pour les hautes & rares qualitez de cette PrinceiTe, que les moindres de fes volontez font des commandemens tres-abfolus à mon regard : c'efl 10 pourquoy ie ne mets point ce voyage en délibération, ie me refous feulement à obeïr. Mais, pource que vous ne me prefcriuez aucun temps, & que vous ne le propo- fez que comme vne promenade, dont ie pourrois eftre de retour dans cet efté, i'ay penfé qu'il feroit malaifé i5 que ie pulTe donner grande fatisfadion à fa Maiefté en fi peu de temps, & qu'elle aura peut-eftre plus agréable que ie prenne mes mcfures plus longues, & faffe mon conte de pafler l'hyuer à Stocholm. Dequoy ie tireray vn auantage, que i'auouë eftre confiderable 20 à vn homme qui n'eft plus ieune, & qu'vne retraite de vingt-ans a entièrement defacoutumé de la fatigue; c'eft qu'il ne fera point neceffaire que ie me mette en chemin au commencement du printemps, ny à la fin de l'automne, & que ie pourray prendre la faifon la 25 plus fure & la plus commode, qui fera, ie croy, vers le milieu de l'efté^; outre que i'efpcre auoir cepen-

a. Dcscarlcs s'embarquera le i septembre. Voir ci -après ieiirc I ) L X I ,X , éclaircissement.

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