Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

I.64-C5. CDLXXVIII. — 10 Mai 1647. ^7

le blalpheme, neftoit pas moindre que de talcher à faire condamner mes opinions comme tres-perni- cieules, premièrement, par quelque Synode où ils feroient les plus forts, & enfuite, de talcher auffi à me 5 faire faire des affronts par les Magirtrats, qui croyent en eux ; & que, pour obuier à cela, il efloit befoin que ie m opofalfe à leurs delfeins : ce qui eft caufe que, depuis huit iours, iay écrit vne longue lettre aux Cu- rateurs de r Académie de Leyde% pour demander iuf-

10 tice contre les calomnies de ces deux Théologiens, le ne fçay point encore la réponfe que i'en auray ; mais, félon que ie connois l'humeur des perlonnes de ce pais, & combien ils reuerent, non pas la probité &. la vertu, mais la barbe, la voix & le fourcil des Theolo-

i5 giens, en forte que ceux qui font les plus elfrontez, &. qui fçauent crier le plus haut, ont icy le plus de pou- • uoir (comme ordinairement en tous les états popu- laires), encore qu'ils ayent le moins de raifon, ie n'en attens que quelques emplaftres, qui, n'oflant point la

20 caufe du mal, ne feruiront qu'à le rendre plus long & plus importun; au lieu que, de mon coflé, ie penfe eftre obligé de faire mon mieux, pour tirer vne entière fatisfaclion de ces iniures, & aulîi, par mefme occafion de celles d'Vtrecht ; l^ en cas que ie ne puilfe obtenir

25 iurtice, (comme ie preuov qu'il fera très mal-ayfé que ie l'obtienne), de me retirer tout à fait de ces Pro- uinces. Mais, pource que toutes chofes le font icy fort lentement, ie m'alfure qu'il fe palTera plus d'vn an, auantque cela arriue.

3o le ne prendrois pas la liberté d'entretenir voflre

a. Lettre précédente, p. i.

3

CORRESCONDANCE. \' ,

�� �