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2C)4 Correspondance. i, iiù-iSr

Madame,

S'il aniuoii qu'vne lettre me full eniioyée du Ciel, & que ie la vifTe defcendre des nues, ie ne ferois pas dauantage furpris, c^ ne la pourrois receuoirauec plus de refped lV de vénération, que i'ay reeeu celle qu'il a 5 plù à vollre Maiefté de m'écrire. Mais ie me reconnois Il peu digne des remercimens qu'elle conlient, que ie ne les puis accepter que comme vne faueur c<: vne grâce, dont ie demeure tellement redeuablc que ie ne m'en Içaurois iamais dégager. L'honneur que i'auois lo cy-deuant receu d'être interrogé, de la part de voftre MaieÛé, par M. Chanut touchant le Souuerain Bieix, ne m'auoit que trop payé de la réponfe que i'auois faite. Et depuis, ayant appris parluy que cette réponfe auoit eflé fauorablement receuë, cela m'auoit (i fort i5 obligé, que ie ne pouuois pas efperer ny fouhaitter rien de plus pour lî peu de chofe ; particulièrement d'vne PrincelTc que Di u a mife en i\ haut lieu, qui eft enuironnée de tant d'affaires très-importantes, dont elle prend elle mefme les foins, & de qui les moindres 20 adions peuuênt tant pour le bien gênerai de toute la ferre, que tous ceu.v qui aiment la vertu fe doiuent eltimer ires-heureux, lors qu'ils peuuent auoir occa- fjon de luy rendre quelque feruice. Et pour ce que ie fais particulièrement profeiîion d'eflre de ce nombre, i'ofe 25 icy proteller à vollre Maiefté qu'elle ne me fçauroit rien commander de fi difficile, que ie ne fois toufiours preft de faire tout mon polîlble pour l'exécuter; et que (i i'ellois né Suédois ou Finlandois, ie ne pourrois eftre, auec plus de zèle, ny plus parfaitement que ie fuis, <X:c. 3o

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