Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/145

Cette page n’a pas encore été corrigée

I, ii7-"28. DIX. — 21 Février 1648. i)i

à mon auantage; car l'affeâiion dont vous me donnez tous les iours des preuues, m'aflure que vous ne luy en voudriez pas faire auoir d'autres.

le feray bien-aife de voir la harangue de M. F(rein-

5 shemius) ", à caufe de la matière dont il traite, & ie ne manqueray pas de la demander à M. BralTet lors qu'il l'aura receuë.

Au refte, ie me propofe d'aller à Paris au commen- cement du mois prochain. le pourrois dire que, pour

«o mon interefl, ie ne fouhaite pas d'auoir fi-toil l'hon- neur de vous y voir, à caufe des faueurs que vous me procurez au lieu où vous elles; mais ie nay iamais aucun égard à moy, lors qu'il peut y aller du conten- tement de mes amis. Et i'auouë que ie ne fouhaiterois

i5 pas vn employ pénible, qui m'oftaft le loifir de culti- uer mon efprit, encore que cela fufl recompenfé par beaucoup d'honneur & de profit. le diray feulement qu'il ne me femble pas que le voflre foit du nombre de ceux qui oflent le loifir de cultiuer fon efprit; au con-

20 traire, ie croy qu'il vous en donne les occafions, en ce que vous elles auprès d'vne Reine qui en a beau- coup, & qu'il ne faut pas auoir manque d'adrefle pour fatisfaire entièrement à fes maiftres, agréer à ceux vers lefquels on eft enuoyé, & ne ioùer cependant

25 aucun autre perfonnage que celuy d'vn homme d'hon- neur, ainfi queie m'alTure quel vous faites. On peut toufiours tirer beaucoup de fatisfadion de ce qu'on occupe fon efprit en des chofes difficiles, lors qu'on y reûffit, encore qu'on ne l'occupe pas aux mefmes

a. Voir ci-avant, p. 79, lettre GDXCIII.

b. En réalité, Descartes ne partira qu'au commencement de mai.

�� �