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88 Correspondance. i, 6.

efté plus accomplv. & ïen euffe encore pu adjoûter deux ou trois des miennes, qui ne font pas intelli- gibles fans cela; mais i'aurois dû luy en demander permiffion, & elle eft maintenant bien loin d'icy.

Au refte, ie ne vous prie point de prefenter d'abord 5 ce recueil à la Reyne ; car i'aurois peur de ne pas garder affez le refpecl & la vénération que ie dois à fa Maiellé, û ie luy enuoyois des lettres que i'ay faites pour vne autre perfonne, pluftoft que de luy écrire à elle-mefme ce que ie pourray iuger luy eftre agréable ; lo mais, fi vous trouuez bon de luy en parler difant que c'eft à vous que ie les ay enuoyées, & qu'après cela elle délire de les voir, ie feray libre de ce fcriipule. Et ie me fuis perfuadé qu'il luy fera peut-ellre plus agréable, de voir ce que i'ay ainfi écrit à vne autre, »5 que s'il luy auoit efté adrefle ; pource qu'elle pourra s'alfurer dauantage que ie n'ay rien changé ou dé- guifé en fa confideration. Mais ie vous prie que ces écrits ne tombent point, s'il eft poiTible, en d'autres mains, & de vous affurer que ie fuis, autant que ie 20 puis eftre,

Monfieur,

Voftre tres-humble & tres-obligé feruiteur, descartes.

D'Egmond, ce 20 Nouembre 1647. 25

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