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Principes. — Quatriesme Partie. 2 5 j

par ce moyen faire du feu : foit à caufe qu'en tombant elles frapent d'autres pierres, ainfi qii'rn fir^il ; foit auffi à caufe que, lors qu'elles font grandes, elles chalfent l'air qui eft fous elles auec fort grande violence, ainfi qu'ejl chajfé celuy qui ejî entre deux nues, lors que l'vne tombe fur l'autre"...

g 5. De la façon que brujle vn flambeau.

Or, après que le feu s'efl épris en quelque corps, il palfe facile- ment de là dans les autres voifms, lors qu'ils l'ont propres à le rece- uoir. Car les parties du premier corps qui efl enflante, eflant fort violemment agitées par le feu, rencontrent celles des autres qui font proches de Itij; & leur communiquent leur agitation... Mais cecy n'appartient pas tant à la façon dont le feu eft produit, qu'à celle dont il eft conferué, laquelle je doy maintenant expliquer. Confide- rons,par exemple', le flambeau AB, qui eft allumé, &penfons qu'il y a plufieurs petites parties de la cire ou autre matière grafe ou iiuileufe dont il eft compofé, comme aufli plufieurs... du fécond élément, qui fe meuuent fort vite en tout l'efpace CDE, où elles compofent la flame, à caufe qu'elles y fuiuent le cours du premier élément..., & que, | bien qu'elles fe rencontrent fouuent & s'entre- poulfent, elles ne fe touchent pas toutefois de tant de codez, qu'elles fe puiffenl arrefler l'vne l'autre, & s'empefcher d'eflre emportées par luf.

g6. Ce que c'ejl qui conferué fa flame.

Penfons aujfi que la matière du premier élément, qui eft en grande quantité auec les parties du fécond & auec celles de la cire en cette flame, tend touf-jours à en fortir, pource qu'elle ne peut continuer Ion mouuement en ligne droite, qu'en s'éloignant du lieu où elle eft ; & qu'elle tend mefme à en fortir en montant plus haut, & s'éloi- gnant du centre de la Terre, à caufe que, fuiuant ce qui a efté dit cy-delTus% elle eft légère, non feulement à comparaifon... des parties de l'air d'alentour, mais aufjl à comparaifon de celles du fécond élé- ment qui font en fes pores. C'eft pourquoy ces parties... de l'air & du fécond élément tendent auffi à defcendre en fa place, laquelle

a. Dans le texte latin, Tan. 94 continue et s'achève par les phrases sui- vantes, rattachées ici à l'art. gS : Or après que.. . expliquer.

b. Planche XVIIl, figure 2.

c. Art. 22 et 2 3, p. 211 et 21 3.

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