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Principes. — Quatriesme Partie. 257

celle Terre exlerietire, &, les remplijfanl, elles font des J'ources qui demeurent cachées fous tevrc Jitfqnes à ce qu'elles rencontrent quelques outtertures en fa fuperficie, &, fartant par ces ouuertures , elles compofent des fontaines, dont les eaux coulant par le penchant des valées.,., s'affemblent en riuieres & defcendent enfin jufques à la mer.

65. Pourquqy l'eau Je la mer ne croijl point de ce que les rivières

y entrent '.

Or encore qu'il forte ainfi continuellement beaucoup d'eau des concauitei qui font fous les montagnes, d'oti eflant éleuce, elle coule par les riuieres jufques à la mer, toutefois ces concauitez. . . ne s'épuifent point, & la mer n'en deuient point plus grande. Dont la raifon eit que la Terre extérieure n'a pu eftre formée, en la façon que j'ay décrite", par le débris du corps E, dont les pièces font tombées inégalement fur la fuperficie du corps C, qu'il ne foit demeuré... plufieurs grands palfages au dell'ous de ces pièces, par où il retourne autant des eaux de la mer vers le bas des montagnes, qu'il en fort par le haut qui va dans la mer. De façon que le cours de l'eau en cette Terre imite ccluy du fang dans le corps des animaux, où il fait vn cercle en coulant /j/zs cçjle fort promplemenl de leurs reines en leurs artères, d'- de leurs artères en leurs reines,

I 6" 6". Pourqtioy l'eau de la plus part des fontaines eft douce, 342

& la mer demeure falée.

Et bien que la mer foit falée, toutefois la plus part des fontaines ne le font point. Dont la raifon e/l que les parties de l'eau de la mer qui font douces, eltant molles iS: pliantes, fc changent ayfémcnt en vapeurs, iS' pafent par les chemins détourne-^ qui font entre' les petits grains de fable & les autres telles parties de la Terre extérieure, au lieu que celles qui compofent le fel, cllant dures ^ roides, font plus difficilement éleuées par la chaleur, & ne peuucnt paffer par les porcs de la Terre, // ce n'ejl qu'ils foient plus larges qu'ils n'ont cou/tuine d'e/lre. Et les eaux de ces fontaines, en s'ccoulant dans la mer, ne la rendent point douce, à caufc que Icfel qu'elles j- ont laiffé, en s'éleuant en rapeurs dans les montagnes, fe me/le derechef auec elles.

a. Planche XV, Hirure 2.

b. Art. 42, p. 224.

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