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Principes. — Quatriesme Partie. 2jï

fois, à caufe que celles de l'Océan l'enuironnent, elles doiuent eftre meucs par la Lune en mei'me façon que fi elles la couuroient entière- ment; mais que, pour ce qui efi des lacs & des eftangs qui font du tout feparez de l'Océan, d'autant qu'ils ne couurent pas de fi grandes parties de la Terre, qu'vn cofté de leur fuperficie foit jamais beau- coup plus prefie que l'autre... par la prefence de la Lune, leurs eaux ne peuuent eilre ainfi meuës par elle; & que, bien que celles qui fout au jnilieu de l'Oceaii, s'y haujfent & baijfenl règlement en la façon que J'aj- décrite', toutefois leur flux & reflux vient différemment & a diuers temps, aux diuers endroits de fes bords, à caufe qu'ils font fort irreguliers, & beaucoup plus auancez en vn lieu qu'en l'autre...

I 50. Comment on peut rendre raifon de toutes les différences 332

particulières desjlux & reflux.

Et on peut, de ce qui a def-ja elle dit \ déduire les caufes particu- lières de toutes les diuerfitez du flux & veûnyi, pourvu qu'on f cache que, lors que la Lune ell pleine ou nouuelle, les eaux qui font au milieu de l'Océan aux lieux les plus éloignez de fes bords, vers l'E- quateur & l'Eclyptique, font le plus enflées aux endroits oii il ejî iïx heures du foir ou du matin, ce qui fait qu'elles s'écoulent de là vers les bords ; & qu'elles font au mefmc temps le moins enflées aux lieux où il efl Midy ou Minuit, ce qui fait qu'elles y coulent des bords vers le tnilieu ; <k que, félon que ces bords font plus proches ou plus éloignez, & que ces eaux palfent par des chemins plus ou moins droits & larges & profonds, elles y arriuent pluftoft ou plus tard, & en plus ou moins grande quantité ; & aufll, que les diuers dellours de ces chemins, caufe\par l'interpofttioti des ijles, par les dij/'ereittes profondeurs de la mer, par la defccnte des riuieres & par l'irrégularité des bords ou riuages, font fouuent que les eaux qui vont vers vn bord, font rencontrées par celles qui viennent d'vn autre, ce qui auance ou relarde leur cours en plufieurs diuerfes façons; & enfin, qu'il peut aufli eftre auancé ou retardé par les vents, quelques-vns defquels foufiient touf-jours règlement en certains lieux, à certains temps. Car je croy qu'il n'y a | rien de particulier à 333 obferuer, touchant les flux & reflux de la mer, dont la caufe ne foit comprife en ce peu que je viens de dire.

a. Art. 5o, 5i et 52, p. 228-229.

b. Ibidem.

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