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2IO OEUVRES DE DeSCARTES.

eft en l'air qui l'enuiroiine, de continuer ainfi leur mouuement fui- uant des lignes les plus droites qu'elles peuuent ei\rc, fans pcijjer d'rii corps en l autre, lors que cette fuperjîcie eft toute ronde, que fi elle auoit quelque autre figure; & que, lors qu'elle ne l'eft pas, les mouuemens de la matière Jubtile, qui eft en l'air d'alentour, font plus de/iotirnei par les parties de fa fuperficie qui font les plus éloi- gnées du centre que par les autres, ce qui eft cauje ç/z/ 'elle les pouffe 298 Idauantage vers ce centre; & au contraire, les mouuemens de celle qui eft dans la goutte d'eau, font plus de/tourne^ par les parties de fa fuperficie qui font les plus proches du centre, ce qui efl caufe qu'elle fait effort pour les en éloigner. Et ainfi la matière fublile qui eft au dedaîis de cette goutte, aujji bien que celle qui efl au dehors, contri- bue à/aire que toutes les parties de fa fuperficie foient également disantes de fon centre, c'efi à dire, à la rendre ronde ou fpherique. Pour mieux entendre cecj, on doit remarquer que l'angle que fait vne ligne droite auec vne ligne courbe qu'elle touche, eft plus petit qu'aucun angle qui puilTe eftre fait par deux lignes droites, & que de toutes les lignes courbes il n'y a que la circulaire, en toutes les parties de laquelle cet angle d'attouchement foit égal ; d'où il fuit que les mouuemens qui font empefche- d'eftre d)'oits par quelque caufe qui les deftourne également en toutes leurs parties, doiuent ejlre circulaires, lors qu'ils fe font en jnie feule ligne, & fpheriques, lors qu'ils fe font j'ers tous les co/le- de quelque fuperficie.

L'explication de la féconde aâion, en laquelle confijîe la pefanteur.

La féconde aclion dont J'aj- entrepris icr de parler, eft celle qui rend les corps pefans, laquelle a beaucoup de rapport auec celle qui fait que les gouttes d'eau deuiennent rondes. Car c'eft la niefuie 299 maliei-e fubtile, qui, par cela | feul qu'elle fe meut indifféremment de tous coftez autour d'vne goutte d'eau, pouffe également toutes les parties de fa fuperficie vers fon centre..., & qui, par cela feul qu'elle fe meut autour de la Terre..., poulie aufti vers elle tous les corps qu'on nomme pefans, Icfquelsen font des parties...

■j r. Que chaque partie de la Terre, ejïant confiderée toute feule, eji plujîoji légère que pej'anle.

Mais afin d'entendre plus parfaitement en quor confifte la nature de cette pefanteur, il faut remarquer que, fi tout l'efpace qui eft au- tour de la Terre, & n'eft point remply ^av aucutie de fes parties, eWon

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