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��Principes. — Quatriesme Partie. 209

que, lors qu'il y a de deux ou plufieurs fortes de parties en ces corps, confulement méfiées enfemble, ou bien elle les fepare & en fait deux ou piulieurs corps differens, ou bien elle les ajurte les vnes aux autres, & les diftribuë également en ions les eudfoits de ce corps, £■ ainfi le pn\rife, & fait que chacune de fes gouttes deuient entièrement femblable aux autres. Dont la raifon eft que, fe gliflant de tous cofiez entre ces parties terreftres qui font inégales, elle pouffe continuellement celles qui, à caufe de leur gi^offeur, ou de leur figure, ou de leur fituation, fe trouuent plus auancées que les autres dans les chemins par oîi elle pafj'e, jufques à ce qu'elle ait tel- lement changé leur fituation, c\W elles foient également répandues par tous les endroits de ce corps, & Çx bien ajuftées auec les autres, qu'elles n'empelchent plus fes mouuemens ; ou bien, fi elles ne peuuent efire ainfi ajufiées, elle les fepare entièrement de ces autres, & en fait vn corps différent du leur. Ainfi il y a plufieurs impuretez dans le vin nouueau, 17/// en font feparées par cette action delà ma- tière fubtile : car elles ne vont pas feulement au delfus ou au deffous du vin, ce qu'on pourroit attribuer à leur légèreté ou pefanteur ; mais il y en a aufil qui s'attachent aux coftez du tonneau. Et bien que ce vin demeure encore compofé de plufieurs parties de diuerfes grojjeurs & figures, elles r font tellement agencées, après qu'il eft clarifié ji7ar l'adion de cette matière fubtile, que celuy qui eft au haut du tonneau, n'eft pas différent de celuy qui eft au milieu, ou vers le bas au deffus de la lie. Et on voit ] arriuer le femblable en quantité 297 d'autres liqueurs...

in. Le iroifiéme effet, qui efl d'arondir les gouttes de ces liqueurs.

Le troifiéme effet de cette matière celefte eft qu'elle fait deuenir rondes les gouttes de toutes les liqueurs, lors qu'elles font entière- ment enuironnées d'air ou d'vne autre liqueur, dont la nature eft /;■ différente de la leur, qu'elles nefe méfient point auec elle, ainfi que j'ay def-ja expliqué dans les Météores \ Car, d'autant que cette ma- tière fubtile trouue des pores autrement difpofez en vne goutte éi:eau, par exemple, que dans l'air qui l'enuironne, & qu'elle tend touf-jours à fe mouuoir fuiuant des lignes droites, ou le moins différentes de la droite qu'il eft poffible, il eft éuident que la fuper- ficie de cette eau empeiche moins, non feulement les parties de la matière fubtile qui efi en fes pores, mais auffi\es parties de celle qui

a. Discours V, p. 280 de cette édition.

Œuvres. IV. 58

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