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��ij^ Œuvres de Descartes.

fçauroit eftre, d'autant que nous nt fnppofous point qu'il y ait en elles aucuns pores qui doiuent eltre remplis de quelque autre ma- tière..., & que leur figure ell l'pherique, qui eft celle qui contient le plus de matière fous vne moindre luperficie, ainfi que fçauent les Géomètres. Et de plus, encore qu'il y ait beaucoup d'inégalité entre leur petitefle & la grandeur d'vn aftre, cela eft recompenfé,.., parce que ce n'ejl pas vne feule de ces houles qui doit ejlre icy comparée auec cet ajlre, mais vne quantité de telles boules qui puiffe occuper autant de place que luj. En forte que, pendant qu'elles tournent auec Taftre N autour du centre S, & que ce mouuement circulaire leur donne, tant à elles qu'à cet aftre, quelque force pour s'éloi|gner de ce centre, s'il arriue que cette force foit plus grande en cet allre feul, qu'en toutes les petites boules jointes enfemble qui doiuent occuper fa place, en cas qu'il la quitte, il fe doit éloigner de ce centre...; mais Ci, au contraire, il en a moins, // doit s'en approcher,

124. Comment elles peuuent aujfi en auoir moins.

Et comme il fe peut faire qu'il en ait moins, il je peut faire auffi qu'il en ait dauantage..., nonobflant qu'il n'y ait peut-eftre pas tant en luy de la matière du troifiéme élément, en laquelle feule confifle cette force, qu'il y en a de celle du fécond, en autant de ces petites boules qu'il en faut pour occuper vne place égale à la fienne ; pource qu'eftant feparées les vnes des autres, & ayans diuers mouuemens, quoy qu'elles confpirent toutes enfemble pour agir contre lu}', elles ne fçauroient eftre fi bien d'accord, qu'il n'y ait touf-jours quelque partie de leur force qui efl diuertie, & demeure en cela inutile : mais, au contraire, toutes les parties de la matière du troifiéme élément, qui compofent l'air... & les taches... de cet aftre, ne font enfemble qu'vn feul corps, qui fe meut tout entier d'vn mefme branfle, & ainfi employé toute fa force à continuer fon mouuement vers vn feul cofté. Et c'ell pour cette mefme raifon que les pièces de bois & les glaçons qui font emportez par le cours d'vne riuiere, ont beaucoup plus de force | que fon eau à continuer leur mouuement en ligne droite, ce qui fait qu'ils choquent auec plus d'impetuofité les deftours de fon riuage, & les autres obflacles qu'ils rencontrent ; nonobftant qu'il y ait moins en eux de la matière du troifiéme élé- ment, qu'il n'y en a en vne quantité d'eau qui leur eft égale en grofl'eur.

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