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1/4 OEuvREs DE Descartes.

237 tourbillon dans | lequel il eft, on peut dire proprement qu'il -def- cend. Or celle maliere du Ciel qui ejî vers O doit ainfi faire defcendre cet aftre au commencement, lors que nous ne conceuons point qu'elle luy donne encore aucune autre agitalion; mais pource que, renuironnant de toutes parts, elle l'em.norte aulfi circulairement auec ioy d'N vers A, cela luy donne incontinent quelque force pour s'écarter du centre S, & ces deux forces ejîanl contraires, c'eft félon qu'il eft plus ou moins folide, que l'vne a plus d'effet que l'autre ; en forte que, s'il a fort peu de folidité, il doit defcendre fort bas vers S, & s'il en a beaucoup, il ne doit que fort peu defcendre au commencement, puis incontinent après remonter & s'éloigner du centre S.

��121. Ce que j'entens par la folidité des corps, & par leur-agitation.

l'entens icy par la folidité de cet aftre la quantité de la matière du troifiéme élément, dont les taches £■ l'air qui l'enuironnent font compofez, en tant qu'elle eft comparée auec l'efendue de leur fuperficie, & la grandeur de l'efpace qu'occupe cet ajlre. Car la force dont la matière du tourbillon A E I O" l'emporte circulairement autour du centre S, doit eftre eftimée par la grandeur des fuper- ficies qu'elle rencontre en l'air ou aux taches de cet afire, h caufe que, d'autant que ces fuperficies font plus grandes, il y a d'autant 238 plus grande quantité de cette | matière qui agit contre luy. Mais la force dont cette mefme matière le fait defcendre vers S, doit eftre mefurée par la grandeur de l'efpace qu'il occupe, à caufe que, bien que toute la matière qui eft dans le tourbillon A E I O, face effort pour s'éloigner d'S, ce n'eft pas toutefois elle toute, mais feulement ce font celles de fes parties qui montent en la place de l'aftre N, lors qu'il delcend, & qui par confequent font égales en grandeur à l'efpace qu'il quitte, lefqueiles agifl"ent contre luy. Enfin la force que cet aftre acquert de ce qu'il eft Iranfporté circiilairement autour du centre S par la matière du Ciel qui le contient, la force, dis-je, qu'il acquert pour continuer à eftre ainfi tranfporté, ou bien à fe mouuoir, qui eft ce que j'appelle fon agitation, ne doit pas eftre mefurée par la grandeur de fa fuperficie, ny par la quantité de toute la matière dont il eft compofé, mais feulement par ce qu'il y a en lu}', ou autour de luy, de la matière du troifiéme élément, dont les petites parties fc fouftiennent & demeurent jointes les vnes aux

a. En marge : « Voyez la planche 3 en la page qui fuit. »

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