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i66 OEuvREs DE Descartes.

fort petites à comparaifon de celles du fécond, le/quelles il faïuiroit qu'elles pouJfa(]'eiit pour exciter de la lumière; mais principalement à caiife que celles c[\i\ /orient de cet ajlre, ne peuuent auoir plus de force à pouffer la matière du ciel vers les pôles, que celles qui viennent des pôles à ta repouffer en mefme temps vers cet aJlre.

III. Comment il peut arriuer qu'viie nouuelle EJloile paroiffe tout à coup

dans le Ciel.

Mais cela n'empefche pas que la matière du fécond élément qui eft autour de cet aftre, & compofe le tourbillon A YBM\ ne retienne la force dont elle pouffe de tous coJle- les autres tourbillons qui l'en- uironnent, & mefme encore que peut élire cette force foit trop petite pour faire fentir de la lumière à nos yeux, def quels je fuppofe que ce tourbillon eji fort éloigné, elle peut neantmoins eftre affez grande pour preualoir à celle des autres tourbillons voifins de cetuj^-cy, en forte qu'il les preffe plus fort qu'il n'eft prelfé par eux. En fuite de quoy il faudroit que l'aflre I devint plus grand qu'il n'eft, s'il n'eftoit point borné de tous coftez par la tache def g. Car fi nous penfons que maintenant AYBM efl la circonférence du tourbillon I, nous deuons aufli penfer que la force dont les parties de fa matière qui font vers cette circonférence, tendent à palTer plus outre & entrer 224 en là place des autres tourbil|lons voifins, n'eft ny plus ny moins grande, mais exactement égale à celle dont la matière de ces autres tourbillons tend à s'auancer vers I, pource qu'il n'y a aucune caufe, que la feule égalité de ces forces, qui face que cette circonférence foit où elle eft, & non point plus proche tiy plus éloignée du point I. Si après cela nous penfons que, par exemple, la force dont la matière du tourbillon O preffe celle du tourbillon I, 'diminue, fans qu'il y ait rien de changé en celle des autres (& cecy peut arriuer pour plu- fieurs caufes, comme fi fa matière s'écoule en quelqu'vn des autres tourbillons qui le touchent, ou bien qu'il deuienne couuert de taches..., &c.), il faut, fuiuant les loix de la nature, que la cir- conférence du tourbillon I... s'auance d'Y vers P; en fuite de quoy... il faudroit auiTi que celle de l'aftre I devint plus grande qu'elle n'eft, fi elle n'eftoit point bornée par la tache def g, à caufe que toute la matière de ce tourbillon s'éloigne le plus qu'elle peut du centre I. Mais pource que la tache defg ne permet pas que la gran- deur de cet aftre fe change, // ne peut arriuer icj- autre chofe, fmon

a. Planche IX, figure i.