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Principes. — Troisiesme Partie. i ^ 7

qui fait que les parties canelées, & plufieurs autres vn peu moins grolfes qui,à caufe de l'irrégularité de leurs figures..., ne | peuuent receuoir vn mouuement fi prompt, font rejettées par les plus fubtiles hors de l'a/tre qu'elles compofent, & s'attachant facilement les vnes aux autres..., e//es nagent fur fa fuperjîcie. ov, perdant la forme du premier élément, elles acquerent celle du troifieme; e- lors quelles f font en fort grande quantité, elles y empefchent radion de fa lumière, & ainfi compofent des taches lemblables a celles qu'on a obferuées fur le Soleil. Ce qui fe fait en mefme façon & pour la mefme raifon..., qu'il fort ordinairement de l'écume hors des liqueurs qu'on fait bouillir lur le feu, lors quelles ne font pas pures, & quelles ont des parties qui, ne pouuant eftre agitées par l'aâion du feu fi fort que les autres, s'en feparent, & s attachant facilement enfemble, compofent cette écume...

g5. Quelle efl la caufe des principales propriété^ de ces taches.

En fuite de quoy' il eu aifé d'entendre pourquoy ces taches ont couflume de paroiflre fur le Soleil vers fon Eclyptique, pluftoft que vers fes pôles : & pourquoy elles ont des figures fort irregu- lieres & :hangeantes ; & enfin pourquoy elles fe meuuent en rond autour de luj; non pas peut-eftre fi vite que la matière qui le compofe, mais au moins auec celle du Ciel qui l'enuironne. Atnfi qu'on voit que l'écume qui nage fur quelque liqueur, fuit auffi fon cours, & reçoit cependant plufieurs ditierfes figures.

I g6. Comment elles font détruites, & comment il s'en produit de nouuelles.

Et comme il y a beaucoup de liqueurs qui, en continuant de bouillir dijfipent l'écume qu'elles ont auparauant produite : ainfi doit on'penfer que les taches qui font fur la fuperficie du Soleil, s'y del\ruifent. . . auec la mefme facilité qu'elles s'y engendrent. . . Car ce n'eft pas de toute la matière qui eft dans le Soleil, mais feulement de celle qui y eil nouuellement entrée, qu'elles fe com- pofent Et pendant que les moins fubtiles parties de cette nouuelle matière s'en feparent, & s'attachant les mes aux autres, font conti- nuellement de nouuelles taches, ou augmentent celles qui font def-ja faites l'autre matière qui a elle plus long-temps dans le Soleil, ou elle s'est entièrement purifiée & fubtilifée, y tourne auec tant de

a. Voir Correspondance de Descartes, t. IV, p. 436-458.

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