Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/315

Cette page n’a pas encore été corrigée

Principes. — Préface. 17

céder les dernières dont j'ay écrit. Mais, afin de con- duire ce deffein jufques à fa fin, je deurois cy-apres expliquer en mefme façon la nature de chacun des autres corps plus particuliers qui font fur la terre,

5 à fçauoir des minéraux, des plantes, des animaux, & principalement de l'homme ; puis, enfin, traitter exadement de la Médecine, de la Morale, & des Mechaniques. C'eft ce qu'il faudroit que je fiffe pour donner aux hommes vn corps de Philofophie tout

10 entier ; & je ne me fens point encore fi vieil, je ne me défie point tant de mes forces, je ne me trouue pas fi éloigné de la connoifiTance de ce qui refte, que je n'o- fafle entreprendre d'acheuer ce deffein, fi j'auois la commodité de faire toutes les expériences dont j'au-

i5 rois befoin pour appuyer & juftifier mes raifonne- mens. Mais voyant qu'il faudroit pour cela de grandes defpenfes, aufquelles vn particulier comme moy ne fçauroit fuffire, s'il n'eftoit aydé par le public, & ne voyant pas que je doiue attendre cet ayde, je croy

20 deuoir d'orefnauant me contenter d'eftudier pour mon infl;rudion particulière, & que la pofterité m'excufera fi je manque à trauailler déformais pour elle.

I Cependant, afin qu'on puifife voir en quoy je penfe (30) luy auoir def-ja feruy , je diray icy quels font les fruiéls

25 que je me perfuade qu'on peut tirer de mes Principes. Le premier ell la fatisfadlion qu'on aura d'y trouuer plufieurs veritez qui ont efl:é cy-deuant ignorées ; car bien que fouuent la vérité ne touche pas tant noltre imagination que font les fauffetez & les feintes, à

3o caufe qu'elle paroiil moins admirable & plus fimple, toutefois le contentement qu'elle donne efl: touf-jours

Œuvres. IV. ^4

�� �