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Principes. — Préface. i 5

Or comme ce n'eft pas des racines, ny du tronc des arbres, qu'on cueille les fruids, mais feulement des extremitez de leurs branches, ainfi la principale vtilité de la Philofophie dépend de celles de fes parties qu'on

5 ne peut apprendre que les dernières. Mais, bien que je les ignore prefque toutes, le zèle que j'ay touf-jours eu pour tafcher de rendre feruice au public efl caufe que je fis imprimer, il y a dix ou douze ans, quelques effais des chofes qu'il me fembloit auoir apprifes. La

10 première partie de ces effais fut vn Difcours touchant la Méthode pour bien conduire fa rai/on & chercher la vérité dans les fciences, où je mis fomjmairement les principales règles de la Logique & d'vne Morale im- parfaite, qu'on peut fuiure par prouifion pendant

i5 qu'on n'en fçait point encore de meilleure. Les autres parties furent trois traitez : l'vn de la Dioptrique, l'autre des Météores, & le dernier de la Géométrie. Par la Dioptrique, j'eu deffein de faire voir qu'on pouuoit aller affez auant en la Philofophie, pour arriuer par

20 fon moyen jufques à la connoiffance des arts qui font vtiles à la vie, à caufe que l'inuention des lunetes d'approche, que j'y expliquois, efl l'vne des plus diffi- ciles qui ayent jamais eilé cherchées. Par les Météores, ie defiray qu'on reconnufl la différence qui efl entre

2 5 la Philofophie que ie cultiue & celle qu'on enfeigne dans les efcholes où l'on a couflume de traitter de la mefme matière. Enfin, par la Géométrie, je preten- dois demonflrer que j'auois trouué plufieurs chofes qui onteflé cy-deuant ignorées, & ainfi donner occa-

3o fion de croire qu'on en peut decouurir encore plu- fieurs autres, afin d'inciter par ce moyen tous les

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