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XIV Avertissement.

que la version était de lui, parce qu'elle était écrite de sa main, à partir de l'article 41 de la 3' partie. Encore l'abbé Legrand a-t-il été pris de scrupule, puisqu'il a ajouté après coup, et comme pour répondre à une objection, cette dernière partie de sa note : « Et il n'ejl pas croyable que, fi cette verfion n'étoit pas de luy, il Je fut donné la peine de la tranfcrire, luy qui d'ail- leurs était Ji accablé d'affaires. » Un doute lui était donc venu à l'esprit, qu'il s'est efforcé de dissiper. Son affirmation en demeure affaiblie cependant : si vraisemblable qu'elle paraisse, ce n'est plus, comme celle de l'autre annotateur, qu'une hypo- thèse, une conjecture.

Nous n'avons point retrouvé, par malheur, les soixante et neuf feuillets que mentionne l'inventaire du i3 février i65o, et qui peut-être auraient fourni quelque indication décisive. Ils semblent irrémédiablement perdus. Du moins pouvons-nous être certains d'une chose : c'est que le texte qu'ils contenaient n'était point différent de celui qui a été imprimé dans les édi- tions successives à partir de 1647. Ni Legrand, en effet, ni Ozanam qui travaillaient sur des exemplaires de 1647 ^t ^^ 1659, ne parlent d'aucune différence entre le texte imprimé qu'ils annotaient et la version de M^ Descartes, dont ils ont vu l'original manuscrit. Il y a plus : la quatrième édition desPr//î- cipes, achevée d'imprimer le 3i juillet 1681, porte, à la suite du titre, cette indication qui n'est point dans les précédentes : a. Quatrième édition reveuë & corrigée fort exactement par Monfieur C L R. » Clerselier (qui est l'éditeur désigné par ces trois lettres) avait entre les mains le manuscrit original de Descartes; il n'aura pas manqué de s'en servir, en réimpri- mant les Principes, pour corriger et améliorer, s'il y avait lieu, les éditions précédentes. Or entre celles-ci et la sienne, de 1681, les différences sont insignifiantes : toutes portent uni- quement sur le style, pour le rajeunir par endroits ou le rendre plus correct, sans souci, à cet égard, du manuscrit original, dont le texte de 1647 se rapprochait sans doute davantage. Bien que Clerselier ne paraisse donc pas avoir eu un respect

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