dont Descartes ne voulait point, les trois pièces suivantes : Avertissement de Descartes, Avertissement de Clerselier, et Lettre de Descartes à Clerselier, au sujet de ces Objections et des Instances qui y furent faites. Viendront ensuite les sixièmes Objections avec les Réponses, que le philosophe n’avait aucun motif d’évincer, et dont il dut même voir aussi la traduction, puisqu’il les laissa imprimer après les quatrièmes Objections dans l’édition de 1647 : celle-ci aurait de la sorte formé un volume (sans les cinquièmes) tel qu’il eût désiré d’un bout à l’autre, et entièrement approuvé de sa main. Ainsi les mêmes raisons qui nous ont fait écarter la troisième édition, puis la seconde, nous font écarter encore une notable partie de la première ; et c’est toujours par le même souci de ne donner comme traduction, soit latine soit française, des ouvrages de Descartes, que ce qui a été revu et corrigé par lui.
La première édition des Méditations en français, dans la partie que nous en retenons, c’est-à-dire environ les deux tiers du volume, nous servira également de guide pour le texte. Ce n’est pas qu’il n’y ait, cependant, de notables différences, au point de vue du texte, entre cette première édition et la seconde, ou la troisième. Le titre même de la seconde en avertit d’ailleurs : « reueuë & corrigée par le traducteur ». C’est Clerselier qui s’exprime ainsi, au singulier, comme s’il était désormais seul traducteur, tandis que la première édition en désigne deux par leurs initiales, un pour les Méditations, « Mr le D. D. L. N. S. » (Monsieur le Duc De LuyNeS), un autre pour les Objections et Réponses, « Mr C. L. R. » (Monsieur ClerseLieR). Clerselier n’était point satisfait sans doute de son premier travail, pour les Objections et Réponses ; il voulut donc le revoir, avant de le publier une seconde fois en 1661. Mais il était encore moins satisfait, ce semble, du travail de M. le duc de Luynes pour les Méditations ; il faut dire que lui-même les avait aussi traduites, de son côté, en même temps que les Objections et Réponses, comme il le déclare