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169-170. Secondes Réponses. i^i

��Corollaire.

Dieu a créé le Ciel & la Terre, & tout ce qui y eft contenu, & outre cela, il peut faire toutes les choies que nous conceuoni, clairement, en la manière que nous les conceuons.

Démonjlratîon.

Toutes ces chofes luiuent clairement de la propofition précé- dente. Car nous y auons prouué.l'exiftence de Dieu, parce qu'il eft necelTaire qu'il | yait vn eftre qui exille, dans lequel toutes les per- 218 feétions, dont il y a en nous quelque idée, l'oient contenues formel- lement, ou éminemment.

Or eft-il que nous auons en nous l'idée d'vne puillance fi grande, que, par celuy-là feut en qui elle fe retrouue, non feulement le Ciel & la Terre, &c., doiuent auoir eflé créez, mais auffi toutes les autres chofes que nous connoiffons comme poflibles.

Doncques, en prouuant l'exiftence de Dieu, nous auons auffi prouué de luy toutes ces chofes.

��Proposition quatrième. L'Efprit & le Corps font réellement diflinds.

Dévionjlration.

Tout ce que nous conceuons clairement peut eflre fait par Dieu en la manière que nous le conceuons (par le corollaire pré- cèdent).

Mais I nous conceuons clairement l'efprit, c'ert à dire vne fub- llance qui penfe, fans le corps, c'ell à dire fans vne fubftance étendue (par la demande 2) ; & d'autre part nous conceuons auffi clairement le corps fans l'efprit (ainfi que chacun accorde facile- ment).

Doncques, au moins par la toute-puilTance de Dieu, l'efprit peut efire fans le corps, & le corps fans l'efprit.

Maintenant les fubitances qui peuuent eftre l'vne | fans l'autre font 213 réellement dilfindes (par la définition 10).

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