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��Correspondance.

��ne pas souffrir que cet homme cherche à abuser Vos Seigneuries en une chose qui est si claire. En quoi je n'attends pas seulement l'effet de votre civilité, mais je compte aussi sur mon bon droit ; car, si Vos Seigneuries considèrent bien ce que j'ai écrit touchant cet homme, Elles trouveront que, dans la juste défense de mon honneur, j'ai particulièrement tâché à procurer le bien commun, et à assurer la dignité de votre Ville et de votre Académie. C'est pourquoi je m'étonne de la façon dont Vos Seigneuries ont usé pour me faire connaître leur détermination, comme si j'étais si peu connu en ces Provinces, et en particulier dan6 leur Ville, qu'on ait pu vouloir paraître ignorer ma résidence, ou comme si j'avais commis quelque action blâmable, ou enfin comme si Vos Seigneuries eussent eu quelque juridiction sur moi, ce que je suis ici obligé de dénier, et en cas que Vos Seigneuries le prétendraient, de protester d'injure. Mais je n'attends rien de semblable de votre prudence, et je pense seulement de ce procédé que Vos Seigneuries ont voulu faire connaître que ce n'est qu'à leur grand regret qu'elles se voient obligées d'examiner les mœurs et la vie de cet homme, et que leur dessein est que, de même que tout le différend que j'ai eu avec lui est contenu dans des livres imprimés, de même tout ce qui pourra encore s'ensuivre soit rendu public par l'impression, afin que tout le monde puisse le juger. Or, pour cela, en cas que dans mes écrits il se trouve quelque remarque particulière sur laquelle Vos Seigneuries désire- raient de plus amples éclaircissements, je les leur fournirai très volontiers de la même façon et je témoignerai ainsi combien je les estime et combien je suis véritablement, Messieurs, de Vos Seigneuries le très humble et très respectueux serviteur, Descartes. D'Egmond op de Hoef, le 6 juillet, style nouveau, 1643.

Acte de réception de la lettre précédente (t. IV, p. 12-1 3). — Samedi, le 1 juillet 1643, après-midi. — Lecture est faite d'une missive close, en français, signée Descartes, datée d'Egmond op de Hoef le 6 juillet, style nouveau, 1643, et adressée à Messieurs les Bourgmestres et au Vroedschap de la Ville d'Utrecht, avec une traduction déjà imprimée (dont un paquet d'exemplaires était joint à l'envoi), sous le titre Réponse du Gentilhomme René Descartes, Seigneur du Perron, à la publication de Messieurs du Vroedschap de la Ville d'Utrecht, faite le i3 juin de l'année 164J. L'affaire est mise à rapporter pour le retour de Monsieur le Premier Bourgmestre.

Voir ci-après, lettre CCCXVIII [Additions, p. 649), la suite des actes du Vroedschap d'Utrecht concernant cette affaire.

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