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Mais, comme il ſuit aueuglement ce qu’il croit eſtre de mes opinions, en tout ce qui regarde la Phyſique ou la Medecine, encore meſme qu’il ne les entende pas ; ainſi il y contredit aueuglement, en tout ce qui regarde la Metaphyſique, de quoy ie l’auois prié de n’en rien écrire[1], pour ce que cela ne ſert point à ſon ſuiet, & que i’eſtois aſſuré qu’il ne pouuoit en rien écrire qui ne fuſt mal. Mais ie n’ay rien obtenu de luy, ſinon que, n’ayant pas deſſein de me ſatisfaire en cela, il ne s’eſt plus ſoucié de me deſobliger auſſi en autre choſe.

Ie ne lairray pas de porter demain à Mademoiſelle la P. S.[2] vn exemplaire de ſon liure, dont le titre est Henrici Regij fundamenta Phyſices, auec vn autre petit liure de mon bon amy Monſieur de Hogelande[3], qui a fait tout le contraire de Regius, en ce que Regius n’a rien écrit qui ne ſoit pris de moy, & qui ne ſoit auec cela contre moy, au lieu que l’autre n’a rien écrit qui ſoit proprement de moy (car ie ne croy pas meſme qu’il ait iamais bien lû mes écrits), & toutesfois il n’a rien qui ne ſoit pour moy, en ce qu’il a ſuiuy les

  1. Ci-avant, p. 249, l. 31 et suivantes.
  2. « La Princesse Sophie » (Inst.) « Mais », ajoute le même annotateur, « il y a de la diſſiculté, à cause qu’elle n’est point appelée Madame, estant fille de Roy prétendu. » Sans doute il n’y avait dans la minute que l’abréviation Mad., que l’imprimeur aura complétée à tort en Mademoiselle. L’initiale S. répondrait bien à ce qui a été dit ci-avant p. 495 : la princesse Sophie aurait servi d’intermédiaire entre Descartes et Élisabeth plutôt que la princesse Louise. Voir, d’ailleurs, la lettre suivante, p. 629, note c.
  3. Corn. ab Hogelande Cogitationes, quibus Dei existentia, item animæ spiritalitas, et possibilis cum corpore unio, demonstrantur ; nec non, brevis historia œconomic corporis animalis proponitur atque mechanice explicatur. (Amstelodami, apud Ludovicum Elzevirium, 1646, pet. in-12.) L’ouvrage est dédié à Descartes.