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j6 Correspondance

CCCXXIV.

Descartes a l'Abbé Picot.

"Egmond du Hoef], 7 novembre 1643.

[A. Baii.let], La Vie de Monsieur Des-Cartes, t. II, p. 194 (A) et 197 (B).

Les faits, dont il est question dans cette lettre, sont sans doute ceux qui se sont passés à Utrecht le mardi 20 octobre (voir ci-avant p. 29. 1. 3) et surtout ceux du 3i octobre, ainsi relatés au Registre des Actes du Vroedschap d' Utrecht, sous la date du samedi îi oc- tobre (ancien style) :

« Saterdaechs den XXI" October 1643. — Insgelycx is in bedenc- » ken gehouden off men in druck sali uytgeven de publicatie den » XIII'" September lestleden gedaen,waerby de twee Epistolen van » Renatus des Cartes verclaert worden voor fameuse libellen ende » disfamatoire geschriften. »

« Depuis la réponfe qu'il (De/cartes) avoit faite, le fixiéme de Juillet*, on avoit entièrement changé de ftile dans la procédure; et fes ennemis avoient eu autant de Join d'empêcher que ce qu'ils prépa- raient contre luv nefùtfçû, que s'il avoit été queflion de fur prendre quelque ville ennemie. Ils avoient voulu néanmoins obferver quelques formes : et pour ce fuj et la fentence, qu'ils avoient obtenue' des Ma- gifirats, avoit été lui' dans la Mai/on de ville, mais à une heure ordi- naire, après d'autres écrits, et lors qu'on fe fut appercù de l'abfence de ceux qu'on jugeoit capables d'en avertir M. Defcartes. Pour les citations de l'Officier de Juftice, qui dévoient future la fentence, ils ne s'éloient point foucie- x de prendre tant de précautions, croyant que M. Defcartes, éloigné des lieux comme il étoit, ne pourroit point en être averti a[Je\ toi pour y apporter du remède. En effet, fes livres étant déjà condamne^, & iuy-mème cité en personne en marge : V. la lettre MS. de Dcsc. h Picot du 7 novembre 1643], ils fe douloient bien qu'il ne cotnparoitroit pas, & que la fentence feroit donnée par défaut. Ils étaient ajfitre- que cette Jentence n'irait pas moins qu'à le condamner à de grqtf'es amendes, à le bannir des Provinces unies,

a. Lettre CCCXIV, ci-avant p. 8.

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