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gauche du cœur, & ainfi que le nouueau fang, com- pofé du fuc des viandes, qui vient de l'eftomac par le foye & par le cœur iufqu'au poumon, y peut aifement eftre receu. 5 Pour les remèdes contre les excez des pallions, i'auoiie bien qu'ils font difficiles à pratiquer, & mefme qu'ils ne peuuent fuffire pour empefcher les defordres qui arriuent dans le corps, mais feulement pour faire que l'ame ne foit point troublée, & qu'elle puifle re-
10 tenir fon iugement libre. A quoy ie ne iuge pas qu'il foit befoin d'auoir vne connoiffance exade de la vérité de chaque chofe, ny mefme d'auoir preueu en parti- culier tous les accidens qui peuuent furuenir, ce qui feroit fans doute impoffible; mais c'eft affez d'en auoir
i5 imaginé en gênerai de plus fafcheux que ne font ceux qui arriuent, & de s'eftre préparé à les fouffrir. | le ne croy pas aufïi qu'on pèche gueres par excez en defirant les chofes neceffaires à la vie; ce n'eft que des mau- uaifes ou fuperfluës que les defirs ont befoin d'élire
20 réglez. Car ceux qui ne tendent qu'au bien font, ce me femble, d'autant meilleurs qu'ils fo"t plus grands; & quoy que i'aye voulu flater mon défaut, en mettant vne ie ne fçay quelle langueur entre les paffions excu- fables 3 , i'eftime neantmoins beaucoup plus la dili-
2 5 gence de ceux qui fe portent touûours auec ardeur à faire les chofes qu'ils croyent eftre en quelque façon de leur deuoir, encore qu'ils n'en efperent pas beau- coup de fruit.
le mené vne vie fi retirée, & i'ay toufiours efté û
a. Traité des Passions, art. 170. Voir, à ce sujet, toute la lettre CDXXXIV ci-après, p. 413.
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