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Correspondance.


propres affaires, que vous en avez eu, & j'aurais bien moins effectué. Je n’ai point de paroles, pour exprimer le ressentiment que j'ai des obligations que je vous ai ; mais je vous assure qu'il est extrême, & que je le conserverai toute ma vie. J’écrirai, dans 3 ou 4 jours, a M. Vander Hoolck & a M. Braffet, pour les remercier. Et encore que vous jugiez que je n’ai plus rien a faire a la Haye, je suis toutefois fort tenté d'y retourner dans quelques jours, pour aboucher M . Van- der Hoolck, & entendre plus particulièrement les biais qu'il a proposés pour terminer mon affaire ; car j'ai peur qu'ils ne craignent trop le ministre [1] & en le craignant, ils lui donnent des forces. Selon toutes les règles de mon algèbre, après l'éclat qu'ils ont fait, ils ne se peuvent exempter de blâme, s'ils ne le châtient, non pas de ce qu'il a fait contre moi, car je n'en vaux pas la peine, & je ne fuis pas assez en leur bonnes grâces, mais de ce qu'il a fait contre Mrs de Bois le Duc[2] ; en quoi tous les faux témoins qu'il saurait produire ne sont pas suffisants pour l'excuser de médisance, de menterie & de calomnie; car ses propres écrits le convainquent.

Au reste, j'ai bien du remord de ce que je proposai dernièrement la question des 3 cercles à Me la princesse de Bohême [3] ; car elle est si difficile, qu'il me semble qu'un ange, qui n'aurait point eu d'autres instructions d'Algèbre que celles que St [4] lui aurait

  1. Voetius.
  2. Voir t. III, p. 599, note a, et p. 606, 1. 7.
  3. Voir ci-après lettre CCCXXV, p. 37
  4. Stampioen?