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i,3 7 -38. CDXI. — ■) Novembre 1645. })}

nous mefmes, ainfy celle de noftre libre arbitre ne nous doit point faire douter de l'exiftence de Dieu. Car l'indépendance que nous expérimentons & Ten- tons en nous, & qui fuffit pour rendre nos a&ions 5 louables ou blafmables, n'eft pas | incompatible auec vne dépendance qui eft d'autre nature, félon laquelle toutes chofes font fuietes a Dieu.

Pour ce qui regarde l'eftat de l'ame après cete vie 3 , i'en ay bien moins de connoiffance que M r d'Igby; car,

10 laifîant a part ce que la foy nous en enfeigne, ie con- feiTe que, par la feule raifon naturelle, nous pouuons bien faire beaucoup de conie&ures a noftre auantage & auoir de belles efperances, mais non point aucune afîurance. Et pour ce que la mefme raifon naturelle

i5 nous apprent aufly que nous auons toufiours plus de biens que de maux en cete vie, & que nous ne deuons point laiffer le certain pour l'incertain, elle me femble nous enfeigner que nous ne deuons pas véritablement craindre la mort, mais que nous ne deuons aufly ia-

20 mais la rechercher.

le n'ay pas befoin de refpondre a l'obie&ion que peuuent faire les Théologiens, touchant la vafte ef- tendue que i'ay attribuée a l' vniuers b , pour ce que V. A . y a défia refpondu pourmoy. I'adioufte feulement que,

25 fi cete eftenduë pouuoit rendre les myfteres de noftre religion moins croyables, celle que les aftronomes ont attribuée de tout tems aux cieux, auroit pu faire le mefme, pour ce qu'ils les ont confiderez fi grans

8 regarde] eft de. — 14 mefme omis. — 27 de tout temps attribuée.

a. Page 323, 1. m.

b. Ibid., 1. 26.

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