CCCLXXXIV. — 22 Juin 1645. 2))
CCCLXXXIV.
Elisabeth a Descartes.
[La Haye], 21 juin [1645].
Copie MS., Rosendaal, près Arnhem, Collection Pallandt, n" i5,p. S5S8.
Publiée par Foucher de Careil, p. 65-66, Descartes & la Princesse Elisabeth (Paris, Germer- Baillière, 187g). — Réponse à la lettre CCCLXXX, p. 218 ci-avant. Descartes répondra lettre CCCLXXXVI ci-après.
Monjieur De/cartes,
Vos lettres me feruent toujiours d'antidote contre la mélancolie, quand elles ne m'enfeigneroient pas, détour- nant mon efprit des obiets defagreables qui luy fur-
5 uiennent tous les iours, pour lui faire contempler le bon- heur que ie pojjede dans l'amitié d'vnc perfonne de vojlre mérite, au confeil duquel ie puis commettre la conduite de ma vie. Si ie la pouuois encore conformer a vos derniers préceptes, il n'y a point de doute que ie me guerirois
10 promtement des maladies du corps & des foiblejfes de
Vefprit. Mais i'auoue que ie trouue de la difficulté a
feparer des fens & de l'imagination des chofes qui y font
continuellement reprefentées par difeours & par lettres,
que ie ne faurois euiter fans pécher contre mon deuoir. le
i5 conjidere bien qu'en effaçant de l'idée d'vne affaire tout ce qui me la rend fafcheufe [que ie crois m' eflre feule- ment reprefenté par l'imagination), i'en iugerois tout auffi fainement & y trouuerois aujfitojl les remèdes que a
a. Suppléer iefais auec?
Correspondance. IV. 3o
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