CCCLXXV.
Descartes à Élisabeth.
[Egmond, 18 mai 1645.]
Texte de Clerselier, tome 1, lettre 28, p. 85-88.
« À Madame Élizabeth, Princesse Palatine, etc. », dit Clerselier, sans donner de date. Mais cette lettre a été écrite en même temps que la suivante à Pollot, datée du 18 mai 1645 (voir ci-après p. 205, 1. 18). Elisabeth y répondra le 24 mai, lettre CCCLXXVII ci-après.
Madame,
I’ay eſté extremement ſurpris d’aprendre, par les lettres de Monfieur de P(ollot), que V. A. a eſté longtemps malade, & ie veux mal à ma ſolitude, pour ce qu’elle eſt cauſe que ie ne l’ay point ſceu plutoſt. Il eſt vray que, bien que ie fois tellement retiré du monde, que ie n’aprenne rien du tout de ce qui s’y paſſe, toutesfois le zele que i’ay pour le ſeruice de voſtre Alteſe ne m’euſt pas permis d’eſtre ſi longtemps ſans ſçauoir l’eſtat de ſa ſanté, quand l’aurois dû aller à la Haye tout exprés pour m’en enquerir, ſinon que Monſieur de P(ollot), m’ayant écrit fort à la haſte, il y a enuiron deux mois, m’auoit promis de m’écrire derechef par le prochain ordinaire ; & pour ce qu’il ne manque iamais de me mander comment ſe porte voſtre Alteſſe, pendant que ie n’ay point receu de ſes lettres[1], i’ay ſupofé que vous eſtiez touſiours
- ↑ Clers. : ces.