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i, i49-'5o. CCCLV. — Août 1644. ixj

que les parties du vif argent & des autres métaux ont moins de tels pores, pour faire entendre pour- quoy ces métaux font plus pefans. Car, par exemple, encore que nous auouaffions que les parties de l'eau 5 & celles du vif argent fuffent de mefme groffeur & figure, & que leurs mouuemens fuffent femblables, fi feulement nous fupofons que chacune des parties de l'eau efl comme vne petite corde fort molle & fort lafche, mais que celles du vif argent, ayant moins de 10 pores, font comme d'autres petites cordes beaucoup plus dures & plus ferrées, cela fufit pour faire en- tendre que le vif argent doit beaucoup plus pefer que l'eau.

Pour les petites parties tournées en coquille 8 , ce

i5 n'eft pas merueille qu'elles ne foient point détruites

par le feu qui efl au centre de la terre. Car ce feu-là

n'eflant compofé que de la matière tres-fubtile toute

feule, il peut bien les emporter fort vifte, mais non

pas les faire choquer contre quelques autres cors

20 durs ; ce qui feroit requis pour les rompre ou dijuifer.

Au refle, ces parties en coquille ne prennent point

vn trop grand tour pour retourner d'vn pôle à l'autre b .

Car ie fuppofe que la plufpart paffe par le dedans de

la terre ; en forte qu'il n'y a que celles qui ne trou-

25 uent point de paffage plus bas, qui retournent par

noflre air. Et c'efl la raifon que ie donne, pourquoy

la vertu de l'aimant ne nous paroifl pas fi forte en

toute la maffe de la terre, qu'en de petites pierres

d'aimant.

a. Page 1 32, 1. 18.

b. Ib., 1. 27.

COKRFSPONDANCE. IV. l8

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