Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

i,5*>-5«. CCCXLVII. — 2 Mai 1644. 11 j

ne l'admets pas ; au contraire, ie croy que datur reuerâ îalis progrejjfus in diuijîone partium materice, comme on verra dans mon traité de Philofophie, qui s'acheue d'imprimer. 5 le ne fçache point auoir déterminé que Dieu fait toûiours ce qu'il connoift eftre le plus parfait, & il ne me femble pas qu'vn efprit finy puifle iuger de cela. Mais i'ay tafché d'éclaircir la difficulté propofée, tou- chant la caufe des erreurs 6 , en fupofant que Dieu ait

10 créé le monde tres-parfait ; pour ce que, fupofant le contraire, cette difficulté cefle entièrement.

! le vous fuis bien obligé de ce que vous m'aprenez les endroits de faint Auguftin, qui peuuent feruir pour authorifer mes opinions; quelques autres de mes

i5 amis b auoient déia fait le femblable; & i'ay très- grande fatisfadion de ce que mes penfées s'accordent auec celles d'un fi fainét & fi excellent perfonnage. Car ie ne fuis nullement de l'humeur de ceux qui dé- firent que leurs opinions paroifîent nouueiies; au

10 contraire, i'accommode les miennes à celles des au- tres, autant que la vérité me le permet.

le ne mets autre différence entre l'ame & fes idées, que comme entre vn morceau de cire & les diuerfes figures qu'il peut receuoir. Et comme ce n'eft pas pro-

i5 prement vne a&ion, mais vne paffion en la cire, de re- ceuoir diuerfes figures, il me femble que c'eft auffi vne paffion en l'ame de receuoir telle ou telle idée, & qu'il n'y a que fes volontez qui foient des aftions ; & que fes idées font mifes en elle, partie par les obiets qui

a. Meditatio quarta, p. 53. (Edit. 1642.)

b. Cf. t. III, p. 247-248.

Correspondance. IV. > *

�� �