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CCCVIII.

Élisabeth à Descartes.

[La Haye], 10/20 juin [1643.]

Copie MS., Rosendaal, près Arnhem, Collection Pallandt, no  19, p. 99-104.


Cette lettre a été publiée par Foucher de Careil (Descartes et la Princesse Élisabeth. Paris, Germer-Bailliere, 1879, p. 49-51). Élisabeth répond à la lettre CCCII ci-avant. Descartes lui répondra le 28 juin, lettre CCCX ci-après ; et comme il n’est pas probable qu’il ait laisse passer dix-huit jours, du 10 au 28, avant de répondre à la Princesse, la date du 10, que porte la lettre, doit être du vieux style.


Monſieur Defcartes,

Votre bonté ne paroiſt pas ſeulement en me montrant & corrigeant les defauts de mon raiſonnement, comme ie l’auois entendu[1], mais auſſi que[2], pour me rendre leur cognoiſſance moins ſaſcheuſe, vous taſchez de m’en conſoler, au preiudice de voſtre iugement, par de fauſſes louanges qui auroient eſté neceſſaires, pour m’encourager de trauailler au remede, ſi ma nourriture, en vn lieu où la faſſon ordinaire de conuerſer m’a accoutumé d’en entendre des perſonnes incapables d’en donner de veritables, ne m’auoit fait preſumer ne pouuoir faillir en croyant le contraire de leur diſcours, & par la rendre[3] la conſideration de mes imperfections ſi familiere, qu’elle ne me donne plus qu’autant d’emotion qu’il m’en faut pour le deſir de m’en defaire.

Cela me fait confeſſer, fans honte, d’auoir trouué en

  1. entendu] lire attendu (?).
  2. auſſi que] lire auſſi en ce que (?).
  3. rendre] lire rendu (?).