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du peuple ou du Magijîrat en chaire. Mais cela en alarmera beaucoup d’autres aueq Voetius contre vous. Vn homme ejîourdi me fit vn iour vne plaifante comparai/on, difant que les Théologiens efioyent femblahles aux porceaux, qui, quand on en tire vn par la queue, tous crient. 5 Cela vous arriuera de la part de gens de me/me farine; mais les difcrets vous /auront gré, ou de les auoir confir- més en leur opinion, ou de les auoir obligés d’vne leçon d’importance. Quoy qui aduienne, M{onfieur),foit icy la fin de ces ordures, & ne prodigue’^ plus vos bonnes heures 10 a refpondre aux mauuais en leur folie. Vous aue:^, comme vous dites, employé tout ce qui efi en vofire pouuoir pour tirer raifon de leurs accufations, & la pofienté le fçaura. C’efi la fatisfaction pleniere que vous vous debuie^. Si pergunt latrare, reiette^ tout auec douceur & modestie, i5 & vous offre^ a tout honnefie homme a Vefclaircir de ce qu’il ne peut auouer ou comprendre en vofire Philo- fophie.

le vous rends grâces très humbles de ce que vous auer pris la peine de me raifonner fur les mouuements de 20 l’Aymant, & ce qui en dépend"". Tout cela ne fait que m’ a- gacer l’appétit dauantage a voir toute vofire Phifique en corps ^ : fans quoy nous flottons dans des incertitudes fa- cheufes, & enfuitte vous attribuons tous les iours des pofi- tions, qui ne font rien moins que vofires, comme vous l’aue:^ 25 défia efprouué.

Sur ce propos de l’Aymant, & le mouuement du reflux qui nous y a porté, i’adioufie icy, par ordre du P. Mersenne, vn extraict de sa lettre, portant quelques nouuelles

a. Voir ci-avant lettre CCCIII, p. 670, 1. 3.

b. Page 670, I. 23.