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CCCV, — 6 Juin 1645. d'j'j

pions. Pour tnoy, le Jçay trop bien ce que valent les moindres moments de vojîre loijir, pourjouffrir que ceux qui ne les conjiderent pasjï bien, en abufent, mefmes a mon auantage. 5 Ce mefme refpeél, Monjieur, m'a faiéî veoir aueq vu peu d'indignation que vous aycT^ prins la peine de copier mes pouures defenfes contre M. de Saumaife* ; & d'ailleurs i'aduoue en auoir tiré tant de vanité a part moy, que, mal- gré que vous en pui^e:^ auoir, i'ay refolu de me garder

10 cette copie aueq le mefme foin & reuerence que le défère a tout petit papier de voflre main. l'efpere que vous aure^ ^Jf^l ie complaifance pour aggreer l'efchange de cefle copie a vne autre, qui ne fera pas moins exaéle, fi encore l'enuie vous demeure de laiffer place a cefle mauuaife

1 5 pièce dans voflre cabinet.

I'ay veu, tout du long des chemins que nous auonsfaiél iufques icy*, la bonne iuflice que vous rende:^ a Voetius & a fon ayde de camp*. Ainft fault il bien appeler voflre efcrit; car ils ont doublement mérité le fouet que vous

20 leur donne:^. Quelqu'vn des plus fenfés d'entre MM. les Efiats d'Vtrecht, qui efl ici, m'en iugea de mefme hier, & que cefî homme [ce sont fes paroles) commence a puer en leur ville, n'y ayant plus que des femmelettes & quel- ques imbecilles qui en faffent cas. Cependant ie m'af-

25 feure qu'il remuera toute pierre, pour fe reuancher de ce que vous luy faiéles foufrir d'vne main fi vigoureufe, qui, a tout prendre, ne s'efl employée qu'aueq ce qu'il fault de reffentiment, en vne très iufle defence contre la plus noire calomnie dont vn Gentilhomme Chrefîien puifje

îo eflre entaché. Vous difpute^ fagement contre l'imperti- nence des Prédicateurs, defcrians fans retenue les péchés

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