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664 Correspondance. i, sg-g»-

û ieufïe pu eftre admis à Ihonneur de vous faire la re- uerence, & de vous offrir mes tres-humbles feruices, lors que i'eftois dernièrement à la Hâve. Car iaurois eu trop de merueilles à admirer en mefme temps ; et voyant fortir des difcours plus qu'humains d\n corps 5 fi femblable à ceux que les peintres donnent aux anges, ieuife efté rauy de mefme façon que me femblent le deuoir eftre ceux qui, venans de la terre, entrent nou- uellement dans le ciel. Ce qui m'eufl rendu moins capable de refpondre à voftre AltelTe, qui fans doute a 10 defia remarqué en moy ce défaut, lors que i'ay eu cy- deuant l'honneur de luy parler; i.^ voftre clémence la voulu foulager, en me laiflant les traces de vos penfées fur vn papier, où, les relifant plufieurs fois, &. m'acou- tumant à les confiderer, l'en fuis véritablement moins i5 esbloûy, mais ie n'en ay que d'autant plus d'admira- tion, remarquant quelles ne paroilTent pas feulement ingenieufes à l'abord, mais d'autant plus iudicieufes & folides que plus on les examine.

Et ie puis dire, auec vérité, que la queftion que 20 voftre Altefte propofe, me femble eftre celle qu'on me peut demander auec le plus de raifon, en fuite des efcrits quej i'ay publiez. Car, y ayant deux chofes en lame humaine, defquelles dépend toute la connoif- fance que nous pouuons auoir de fa nature, l'vne def- 25 quelles eft qu'elle penfe, l'autre, qu'eftant vnie au cors, elle peut agir & patir auec luy ; ie n'ay quafi rien dit de cette dernière, & me fuis feulement eftudié

1-2 fi... & de] et. — 'i au- — mais aulfi. — 21 celle] telle, rois] auois. — 6 donnent] attri- — 23-26 defquelles eft omis. buent. — 18 très ingenieufes.

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