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572 Correspondance.

enfeignoit la Philo fophie dans le coin le plus reculé des Pays-Bas, & honoroit Voetiusjon Maître comme s'il eût été [on père,

il voulut bien le traiter dans la continuation de fa Réponfe comme un auteur déguije, fans cejjer néanmoins de parler à lui, parce que l'in- civilité du Jlile, la gro(liéreté des injures, la répétition continuelle des mêmes calomnies, d-'- les autres caraâéres de l'efprit de Voetius qu'il reconnoijjbit dans ce livre en marge : Tom. 3 des Lettres, pag. 31 ne lui permeltoicnt point de parler à d'autres. »

« Schoôckius n'étoit pas tellouent chimère qu'il nej'ervit au moins de copijle à l 'oetius, qui avait befoin fans doute de ce foulagement pour pouvoir vacquer aux autres procédures qu'il faifoit contre M. Defcarles par des vores de fait. L'Epitre au P. Dinet lui tenoit au ca'ur 'en marge : Lettre 22 MS. de Regius'. L'expojition toute fimple que M. Defcarles y avoit donnée de fa conduite, £■ le petit commentaire qu'il y avoit fait au Jugement Académique de l' Univer- fité, qui en était devenu tout ridicule, lui avaient dérangé le cerveau. Il con/ulta [en marge : Item, lettre 23 MS. du même' quelques Avo- cats de fes amis fur l'affront public qu'il en recevait, £■ prit des mefures pour l'appeler en Jujiice & lui intenter dans les formes un proce\ en réparation d'honneur envers une perfonne de fan rang, un premier Profefeur en Théologie, un premier Miniflre de l'Evangile des plus réforme;, occupant la place que les Prélats y avaient pojfé- dée avant la Réforme. De forte qu'écrivant & agiffant tout à la fois contre M. Defcarles. il avoit intention de le battre, et de lui faire en- core pa3er l'amende en marge : Tom. 3 des Lettr,, p. 7, 8, &c.\ »

« Dés le mois de Juin de l'an 1642, la confpiration avoit commencé entre les deux Voetius père à'- fils & Schoôckius, que M. Regius ne défîgne dans fes lettres que du nom de Moine renégat, pour écrire conjointement contre M. Defcartes. Mais elle ne produifit fa conclu- fton qu'à la foire du mois de Juillet fuivant [en marge : Tom. 3 des lettr., pag. 40 et 32", pendant laquelle Schoôckius, étant venu à Utrecht voir fes amis félon fa coutume, s'étoit laijfé engager, à l'i^ue d'un grand & magnifique repas que lui avoit donné l 'oetius, de prendre la plume en faveur de fan ancien Maitre contre l'Epitre au P. Dinet. Schoôckius ne témoignait pas d'abord toute l'ardeur qu'on fouhoiloit d'un difciple \élé pour l'honneur du Maitre ; mais le redou- blement des injlances que lui fit Voetius, qui fe fit joindre aufji par Dematius €• d'autres de fes amis qu'il avoit prie; à diner avec lui, acheva de le réfoudre à faire ce qu'il roulait [en marge : Tom. 3

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