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CCXXXII. — 4 Mars 1641. jjj

» autres, pour en auoir donné librement leur aduis. Je la leus auec i> le Père Bonnaduanture, pour lors supérieur et gardien au couvent a des Capucins de Thoulouse, personnage doué d'vn excellent sçauoir et » d'vne rare vertu, et qui me faict l'honneur de m'aymer. Et nous ju- » geasmes tous d'vn accord qu'il faloit laisser a cest autheur librement » estaler ses pensées, sans le choquer ni luy contredire, de peur de l'irriter a hors de propos, chascun deuant estre libre de produire le talent que » Dieu luy a desparti, et face mieux qui pourra. >3 (Bibl. Nat., MS. fr. n, a. 6206, f. :sS, p. 244.)

Citons, par contre, l'opinion de Descartes sur Fermât, exprimée aussi dans une conversation familière à Endegeest (c'est-à-dire entre le i" mai 1641 et le i" mai 1643). Schooten la rapporte à Christian Huygens, lettre du 19 sept. i658 :

« In Fermatianis ubique aliquid istius Nationis redolere mihi videtur, » nimirum, ipsum Vasconem esse; ita ut non abs re Dominus des Cartes, » cum e Gallia redux ipsum Endegestœ inviserem, eidemque inter deam- » bulandum narrarem plura egregia a Fermatio fuisse inventa, de quibus » multum gloriabatur, tune responderit mihi : Monsieur Fermât est Gas- » con, mqy non. Il est vray qu'il a inventé plusieurs belles choses particu- » Itères, et qu'il est homme de grand esprit. Mais quant à moy, j'ay » tousjours estudié à considérer les choses fort généralement, afin d'en » pouvoir conclure des Reigles, qui ayent aussy ailleurs de l'usage, n (Œuvres complètes de Huygens, II, 221-222.)

Page ??i, 1.24. — Sur cette question de pratique, Descartes se trom- pait, et l'on a finalement préféré les lentilles biconvexes ou biconcaves à celles qui ont une face plane. Citons à ce sujet un passage d'une curieuse lettre écrite par Tito Livio Burattini à Ismaël Boulliau, de Varsovie, le 7 octobre 1672, et publiée par Libri {Histoire des Sciences mathéma- tiques en Italie, Paris, 1841, I, p. 318 à 228), puis par A. Favàro (/«- torno alla vita ed ai lavotH di Tito Livio Buraitini, Venise, Ferrari, 1896, p. 126-129).

« . . . e sapi ancora che per fare una superfîtie piana non si puô perfet- I) tionare se non se ne fa tre nel medesimo tempo e tutte perfettissime, e » questo basta d'accennare ad un gran Mathematico come è V. S. Le sfe- » riche, tanto concave quanto convesse, sono infinitamente più facili a » farsi, ma le piane sono assai più dificili ».

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