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J62-263. CCXIV. — II NONEMBRE 164O. 23 I

ie n'y trouue rien d eftrange, fmon qu'il ait ignoré ce que ie vous fuis ; car il n'y a perfonne icy, qui me con- noilTe tant foit peu, qui ne le fçache. C'eft le plus franc pédant de la terre, & il creue de dépit, de ce 5 qu'il y a vn Profeffeur en Médecine en leur Académie d"Vtrecht'\ qui fait profeffion ouuerte de ma Philofo- phie^ & fait mefme des leçons particulières de Phy- fique, c^ en peu de mois rend fes difciples capables de fe moquer entièrement de la vieille Philofophie.

10 Voctius & les autres Profelîeurs ont fait tout leur pof- fible pour luy faire défendre par le Magiilrat de l'en- feigner: mais, tout au contraire, le Magiflrat luy a permis malgré eux*". Ce 'Voëtius a gafté auffi la Da- moifelle de Schurmans ; car au lieu qu'elle auoit l'ef-

i5 prit excellent pour la Poëfie, la Peinture & autres telles gentilleffes, il y a defia cinq ou fix ans qu'il la poffede fi entièrement, qu'elle ne s'occupe plus qu'aux controuerfes de la Théologie, ce qui luy fait perdre la conuerfation de tous les honneftes gens ; & pour

20 fon frère, il n'a iamais efté connu que pour vn homme de petit efprit. l'ay fait rendrejvne' lettre pour Voëtius au MelTager, afin qu'il en paye le port, comme fi elle n'elloit point venue fous couuert, & que vous foyez par là vn peu vangé des fix Hures qu'il vous a fait payer

2 5 pour fes Thefes.

Pour la Philofophie de l'Ecole, ie ne la tiens nulle- senne, pour l'engager dans sa querelle contre Descartes, comme on le verra dans le récit détaille qti'en a fait ce dernier, Lettre Apologétique au Magis- trat d'Utrecbt (Clers., III, q-S).

a. Henry dé Roy ou Regius.

b. Voir lettre CCIX ci-avant, p. 20?, B.

c. Lire « vostre », qui aura été abrégé en vre sur la minute.

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