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6j4 Correspondance. ii, 198-199.

quelque chofe de ce que ie vous ay efcrit; mais ie ne croy pas qu'il y ayt rien qui mérite d'eftre veu de per- fonne. Car ie vous mande fouuent mon opinion de beaucoup de chofes, aufquelles ie n'ay iamais penfé auant que de vous efcrire ; & ayant quelquesfois à 5 vous refpondre à 20 ou 30 chofes différentes en vne aprés-foupée , il eft impoffible que ie penfe bien à toutes.

I, 2. le viens à voftre dernière lettre du 10 Dé- cembre. Vous la commencez par la defcente de l'eau 10 dans vn tuyau, à quoy ie refpons que, fi ce tuyau eft par tout efgalement large, | toute l'eau qui eft dedans coule efgalement vifte; mais s'il eft deux fois plus large en vn lieu qu'en l'autre, elle ira deux fois plus lentement, &c. Or la viftefTe de toute cete eau dépend i5 ^ de fa pente & de fa longueur :

comme, par le tuyau AB, elle ira de mefme viftefîe que par le tuyau AC. Et pour fçauoir de quelle viftefTe elle ira en cetuy- 20 cy, il faut penfer que la goûte d'eau, qui eft vers C, a inclina- tion à defcendre aufïy vîfte que fi elle auoit defia def- cendu en l'air libre defpuis A iufques en C, & que la goûte qui eft vers D n'a inclination à defcendre que 25 de la mefme viftefTe qu'elle auroit aquife en defcen- dant en l'air libre defpuis A iufques à D, & ainfy des autres. Et que, d'autant que toutes ces gouttes fe meu- uent enfemble, & ne peuuent aller plus vifte l'vne que l'autre dans le tuyau, leur viftefTe eft compofée de 3o 6 vingt ou trente. — 9 dixième. — 24 en C] à C.

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