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m, i9i-i9> CXII. — !"■ Mars 1658. ji

des objedions, receuez-les aux conditions mifes cy- deflus ; & du refte témoignez-leur franchement qu'a- près auoir veu leurs efcrits, ie leur ay rendu dans mon eftime toute la juftice qu'ils méritent. 5 le vous prie de me mander particulièrement quelle eft la condition & quelles font les qualitez de Mon- fieur Defargues; car ie voy qu'il m'a défia obligé en plufieurs chofes, & i'auray peut-eftre cy-apres occa- fion de luy écrire. Mais ie ne fouhaitte nullement

10 qu'on trauaille à l'inuention des Lunettes par le com- mandement de Monfieur le Cardinal, pour les raifons que ie vous ay défia écrites^. Sçachez que i'ay de- monllré les refra^ions Géométriquement & a priori en ma Dioptrique, & ie m'eftonne que vous en doutiez

1 5 encore ; mais vous efles enuironné de gens qui parlent le plus qu'ils peuuent à mon defauantage. le fçay que ceux qui ne m'aiment pas vous vont voir exprés pour ce fujet, & pour apprendre de mes nouuelles; c'eft pourquoy ie dois pluftoft m'eftonner de ce que, no-

20 nobftant toutes leurs menées, vous ne continuez pas moins de m'aimer & de tenir mon party, de quoy ie vous fuis tres-particulierement obligé. le m'affure que vos Géomètres, qui examinent en leur Académie tout ce qui paroift de nouueau*, n'y examineront gueres

2 5 ma Géométrie, faute de la pouuoir entendre ; mais cette faute viendra plûtoft d'eux que de mon efcrit ; car il y en a icy qui l'entendent, & qui la trouuent au- tant ou mefme, quelques-vns, plus claire que la Diop- trique & les Météores. Pour les refradions, fçachez

3o qu'elles ne fuiuent nullement la proportion de la pe-

a. Voir Tome I, page 5oo-5oi.

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