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CLXXIV. — i6 Octobre 16^9. ^99

prendre garde que rien ne manque de la part de l'ob- iet, ny du milieu, ny de l'organe &c., affin de n'eftre pas trompé par les fens.

Il veut qu'on fuiue furtout l'inftinc naturel, duquel il

5 tire toutes fes notions communes ; pour moy, ie dif- tingue deux fortes d'inftincs : l'vn eft en nous en tant qu'hommes &eft purement intelleduel; c'eftla lumière naturelle ou intuitus mentis^ auquel feul ie tiens qu'on fe doit fier ; l'autre eft en nous en tant qu'animaux, & eft

10 vne certaine impulûon de la nature a la conferuation de noftre cors, a la iouiflance des voluptez corpo- relles &c., lequel ne doit pas toufiours eftre fuiui.

Ses Zetetiques font fort bons pour ayder a faire les denombremens dont ie parle en la page 20 ; car, lorf-

i5 qu'on aura deuëment examiné tout ce qu'ils contie- nent, on pourra s'affurer de n'auoir rien omis.

Pour ce qui eft de la religion, i'en laifTe l'examen a M" de la Sorbonne, & ie puis feulement dire que i'y ay trouué beaucoup moins de difficulté en le lifant en

20 françois, que ie n'auois fait cy deuant en le parcou- rant en latin ; & qu'il a plufieurs maximes qui me fem- blent fi pieufes & fi conformes au fens commun, que ie fouhaite qu'elles puiffent eftre approuuées par la théologie orthodoxe. Enfin, pour concluûon, encore

2 5 que ie ne puifTe m'accorder en tout aux fentimens de cet autheur, ie ne laifle pas de l'eftimer beaucoup au deflus des efprits ordinaires. le fuis, Mon Reu"*^ Père, Voftre très humble & très affedionné feruiteur,

3o DESCARTES

Dui60a. 1659.

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