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CLXXI. — Septembre 16^9. 581

Vieta nominat, quadrato-cubus), p. 578, 1. 17, et pour le mot qui précède, le barbarisme sursolidum. D'ordinaire Schooten lui donne une autre forme : surdesolidum, et traduit ainsi notamment le mot français surso- lide de la Géométrie de Descartes.

Dans une nomenclature d'origine grecque, mais étrangère à Diophante et transmise à l'Occident latin par l'intermédiaire des Arabes, les surso- lides sont, en général, les puissances dont l'exposant est premier et supé- rieur à 3. Le premier est donc la puissance cinquième, que désigne le terme simple de sursolide; pour les suivantes, la septième, la onzième, etc., on ajoute l'épithète second, troisième, etc., ou une lettre de classement, B,C, etc. Wallis, dans son Algèbre [Wallisii Opéra omnia, t. II, Oxford, 1693, p. 70-71) dit :

« Quod alii sursolidum vocant, aut supersolidum (nam Gallorum sur r> est Latinorum super), aut (minus apte) surdesolidum. »

Wallis se trompe ; car l'expression surdesolidus est la forme primitive qu'emploie Stifel (Arithmetica intégra, 1 544), et où l'adverbe surde, tra- duit de l'arabe, doit être entendu dans le sens d'ir rationnellement et cor- respond ainsi au terme grec âXo^o? (Diophanti opéra omnia, vol. II, Leip- zig, Teubner, i895,p. 38). La forme corrompue sursolidus a été introduite chez les Cossistes allemands (Adam Riese), à une date où l'on ne peut constater l'influence française. D'autre part Clavius note déjà la syno- nymie des expressions surdesolidus, sursolidus, supersolidus , relatum primum (cette dernière propre aux algébristes italiens).

Le barbarisme sursolidus est donc très antérieur à Descartes, et il a pu l'employer comme courant, ainsi que le ferait soupçonner sa reproduction par Schooten dans le passage dont il s'agit. Dans ce cas, la leçon super- solidum serait une correction de Clerselier.

Page 578, 1. 25. — lan lansz. Stampioen de longe {le jeune), ainsi sur- nommé pour le distinguer de son père, qui portait les mêmes prénoms, et qui fut également mathématicien.

Stampioen le père a publié : Nieuwe Tafeln der Polus-hooghte, 16 18; Cœlestum Planum, 1619. Pour le premier de ses ouvrages, il reçut des Etats-Généraux un privilège et une gratification le 10 avril 1618 ; pour le second, il fut également récompensé le i" nov. 16 19 par les Etats-Géné- raux, puis, le 25 mai 1621, par les Etats de Hollande, qui le nommèrent en même temps Arpenteur [Landmeter) de la Province. En 1624, il devint jaugeur-juré (Ijkmeester) à Rotterdam, et exerça cette charge pendant trente-six ans, jusqu'au jour où il fut révoqué pour abus de confiance (28 juillet 1660).

Stampioen le jeune, né à Rotterdam en 1610, y professait à V Ecole Illustre, lorsqu'il fut mis en relations avec Descartes vers la fin de i633 (voir lettre LI, tome I, p. 275 et 573-578). En 1639, il vint s'établir à La Haye et dédia au prince Frédéric-Henry un ouvrage qu'il avait annoncé longtemps d'avance et dont le privilège est daté du 25 mars :

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