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III. 194-195.
Correspondance.

minuées par une même cause, à savoir par la toile CBE : ce qui est contre mon sens, et contre la vérité ; vu même que cette détermination ne peut être sans quelque vitesse, bien qu'une même vitesse puisse avoir diverses déterminations, et une même détermination être jointe à diverses vitesses.

En l'article suivant, il y a un sophisme, ou ce qui est le même en matière de démonstration, un paralogisme, en ces mots[1] : Elle avance à proportion moins vers BG que vers BE, donc elle avance à proportion davantage vers BE que vers BG. Il coule ce mot de proportion, qui n'est point du tout en mon écrit, pour se tromper. Et de ce que, puis qu'elle avance moins vers BG que vers BE à proportion (c'est-à-dire en comparant seulement BG et BE l'une à l'autre), elle avance aussi davantage à proportion vers BE que vers BG, il conclus qu'il est vrai, absolument parlant, qu'elle avance plus vers BE qu'elle ne faisait auparavant.

Un peu après, où il dit ces mots : Voyez comme il retombe en sa première faute[2] , c'est lui-même qui retombe en la sienne, voulant que la distinction qui est entre la détermination et la vitesse ou la force du mouvement, empêche que l'une et l'autre ne puisse être changée par la même cause. Et il fait un Para-

  1. Tome I, p. 467, 1. 14-17.
  2. Tome I, p. 468, art. 8.