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468 Correspondance. 11, 429-430.

car ie ne penfe nullement qu'elles ne fe trouuent que dans les diaphanes, mais feulement que, les pores des opaques eftant interrompus & inégaux, elles n'y paf- fent que par des chemins détournez, & non en lignes droites, fmon en tant qu'elles rompent les parties de 5 ces cors pour s'y faire paflage ; & c'eft par cela mefme qu'elles les brûlent. Car elles brûlent toufiours leur fuperficie, auant que de pénétrer plus auant, &, cœte- risparibus, elles brûlent plus aifément les cors noirs & opaques que les blancs & tranfparens. 10

Pour les cors qui font enfemble polis & colorez, ie répons qu'ils ne font polis qu'en quelques-vns des points de leur fuperficie, & que les petites boules, qui vont rencontrer les autres points, y trouuent la dif- pofition qui eft requife pour faire qu'elles tournent i5 plus ou moins autour de leur centre, félon la couleur qu'elles doiuent reprefenter; et des j cors qui feroient parfaitement polis en tous les points de leur fuperfi- cie, ne fçauroient auoir aucune couleur que celles des objets qu'ils reflechiflent. La différence des cou- 20 leurs ne dépend point de ce que ces boules font pouflées de droit à gauche, plutoft que de gauche à droit, ou &c., ny aufli de ce qu'elles font mues plus ou moins fort, mais feulement de la diuerfe propor- tion qui eft entre leur mouuement droit & le circu- 25 laire. Les rayons du Soleil ne pénètrent point les cors opaques, à caufe que leurs pores ne font pas affez droits & égaux pour ce fujet; et bien que la Matière fubtile ne laiffe pas de couler fans ceiTe par dedans, elle n'illumine point pour cela leurs parties inte- 3o rieures, à caufe qu'elle ne les pouffe pas fortement

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