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II, 428-4Î9- CLII. — Décembre lôjS. 467

croy que, lors feulement quVn homme fe promené, il fait tant foit peu mouuoir toute la mafle de la terre, à caufe qu'il en charge maintenant vn endroit, & après vn autre. Mais ie ne laiffe pas d'accorder à M. de 5 Beaune, que les plus grands cors, eflant poufîez par vne mefme force, comme les plus grands | bateaux par vn mefme vent, fe meuuent toufiours plus lentement que les autres ; ce qui feroit peut-eftre aflez pour éta- blir fes raifons, fans auoir recours à cette Inertie na-

10 turelle qui ne peut aucunement eftre prouuée. Ce que vous me fifles voir de luy à l'autre voyage, m'alOTure qu'il entend très-bien ma Géométrie, & qu'il en fçait plus que ceux qui fe vantent plus que luy. Et pour ce que vous me mandez qu'il demeure d'accord de ce

i5 que i'ay écrit des Mechaniques ^, ie ne doute point que fi nous conférions enfemble du refte, il ne s'ac- cordaft entièrement à la vérité. Il a raifon de trouuer rintrodudion trop briéue pour luy, à caufe qu'il fçait défia ce qu'elle contient; mais aufli n'eft-elle

20 faite que pour ceux qui en fçauent moins, & ce n'eft pas vn Commentaire, mais feulement vne Intro- dudion.

Vous expliquez fort bien la combuflion par les Mi- roirs ardens, en imaginant plufieurs petites boules de

25 la Matière fubtile, ou plufieurs pointes d'aiguilles, qui vont frapper vn mefme objet de plufieurs coflez. Et il efl aifé à répondre à ce que vous demandez comment ces boules pénètrent dans les cors opaques, puis qu'elles ne fe trouuent que dans les diaphanes •

a. Lettres CXXIX et CXLII, du i3 juillet et du 12 septembre i638.

b. Voir p. 276, 1. 5; p. 427, 1. 3, etc.

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