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��Correspondance.

��» cartes, disant : // l'a vfl, il l'a vu. La chose devint ensuite toute publique » par le zélé que M. de Roberval falsoii paroître à diminuer par tout la » gloire de M. Descartes. Mais M. Pell, Mathématicien Anglois(c« marge: » Epist. Joh. Pellii ad Mersenn. 24 Januar. 1640], le Chevalier Ayles- » bury, qui avoit été l'exécuteur testamentaire de Harriot et le dépositaire » de ses papiers, et même Guillaume Warner, qui a fait imprimer son » livre, jugeoient plus favorablement de M. Descartes, rejettant tout » l'avantage de la conformité sur la personne de Harriot, à qui il étoit » assez glorieux que M. Descartes se fût rencontré avec lui. Cette occa- » sion fit connoître Harriot en France, où les Sçavans n'avoient pas en- » core ouy parler de luy : et un auteur Anonyme de la Compagnie des » Jésuites reprocha encore quelque tems après à M. Descartes, dans un » petit écrit d'Algèbre, qu'il avoit copié cet Anglois sur la formation des » Equations [en marge : Tom. 3 des lettr. de Desc. pag. 45/). C'est ce » que M. Carcavi eut soin de luy faire sçavoir, lors qu'il étoit sur son dé- » part pour la Suéde : et il n'y eut que l'indignité de la conduite de M. de » Roberval, qui empêcha M. Descartes de répondre sur ce point [en » marge : Lettr. MS. de Desc. à Clerselier. du 6 nov. 164g). Après la » mort de nôtre Philosophe, l'envie de ses jaloux, au lieu de mourir avec » luy, continua de persécuter sa mémoire pour ce fait, jusqu'à ce que l'on » eût découvert enfin que M. Descartes n'avoit jamais lu le livre de Harriot. » Le sieur J . Wallis, professeur en Géométrie dans l'Université d'Oxford, » n'a point fait difficulté de renouveller encore depuis cette accusation » frivole, sans en apporter néanmoins de nouvelles preuves. Cet Auteur, » prétendant que M. Descartes devoit toute son Analyse, c'est-à-dire ce » bel art de résoudre toutes sortes de questions, ou la méthode d'inventer » les sciences, à Harriot, songeoit à dépouiller la France d'une gloire légi- » timement acquise, pour en revêtir l'Angleterre. Mais après l'examen que » les Mathématiciens ont fait du livre de Harriot sur les écrits de M. Des- » cartes, ils y ont remarqué une disproportion si étrange, qu'ils n'ont pu y> voir sans indignation que le sieur Wallis ait osé les comparer en- » semble. Il est inutile de s'étendre sur ce sujet, après ce qui en a été » rapporté contre les Anglois à l'avantage de M. Descartes par le sieur » Jean Hudde Hollandois {en marge : J. Huddenii Epist. cum Geomet. » lat. cart.), et depuis encore par le Père Prestet de l'Oratoire {en marge: » J. Prestet, préf. du 2 tom. des N. Elem. des Mathém.). » {La Vie de y M. Des-Cartes, t. II, p. 540-542).

Leibniz, dans ses Notes sur la vie et la doctrine de Descartes, rapporte complaisamment l'anecdote deÇavendish et YKobervaX [Œuvres de Leibniz, édit. Gerhardt, t. IV, 1880, p. 3 1 1-3 12) et s'associe en d'autres endroits encore [ib., p. 3o6 et 347) aux insinuations de Wallis. Il les précise même en ces termes : o quant au 3"" (livre de la Géométrie de des Cartes), les » Anglois ont découvert que l'ouvrage posthume de Thomas Harriot, im- » primé l'an i63i, contient déjà presque tout ce qu'il y a de meilleur et » principalement l'adresse de poser une équation égale à rien et de la pro-

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