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CXLVI. — II Octobre 1638. 40}

Page 38 1, 1. 8. — Descartes vise le titre de l'ouvrage : Discorsi e di- mostra^ioni matematiche intorno a due nuove science, car la première question soulevée par Galilée n'est, pour ce dernier, qu'une occasion d'en- trer en matière, appropriée à la forme dialoguée qu'il a choisie; jamais il n'a parlé de faire de cette question l'objet spécial d'une nouvelle science. Mais il n'est pas moins certain que les deux premières Journées de son dialogue (en dehors des nombreuses digressions qu'elles renferment) suf- fisent pour lui assurer le titre de créateur de la théorie de la résistance des matériaux, de même que les deux dernières Journées constituent le fonde- ment inébranlable de la dynamique, dont on ne savait rien auparavant. Sur ce dernier point, le rôle de Galilée est universellement connu; sur le premier, comme les résultats de ses travaux n'étaient pas de nature à frapper aussi vivement les esprits, ce rôle est plutôt oublié. Il n'en con- vient que davantage de le rappeler.

Page 38 1 , 1. 24. — Galilée insiste, au contraire, sur ce fait d'expérience que plus on polit'deux surfaces planes, plus on augmente leur pouvoir adhésif.

Quant à l'invention dont il est fait mention 1. 25, elle est exposée par Sagredo comme un artifice imaginé par un jeune homme de ses parents; Galilée (qui se fait spécialement représenter par Salviati) ne donne donc nullement cette invention comme sienne, et il ne s'en sert que pour illus- trer sa doctrine. L'artifice consiste en un cylindre de bois, dont la surface est creusée en pas de vis; on engage dans les spires une corde suspendue suivant laquelle on doit descendre; on peut ensuite se suspendre par les mains au cylindre, qui glisse alors le long de la corde sous le poids du corps. En employant comme intermédiaire deux mâchoires concaves qui embrassent le cylindre, il est aisé, selon qu'on les serre plus ou moins, de ralentir ou d'accélérer la descente.

Page 382, 1. 21. — Quoique Descartes ait attribué avec raison à la pe- santeur de l'air (à la vérité ici avec quelques réserves) un effet que Galilée attribuait à l'horreur du vide, leurs deux conceptions n'étaient pas essen- tiellement contradictoires, puisque Descartes niait la possibilité du vide et que Galilée a admis, comme lui, la perméabilité des solides par une matière très subtile (qu'il appelle/ew); que, d'autre part, Galilée considère l'effet dont il s'agit comme mesuré par le poids d'une colonne liquide. Dans les apostilles qu'il dicta à Viviani sur les Nuove Science, il a même suggéré la célèbre expérience de Torricelli, plus aisée en tous cas que celle qu'il proposait dans son livre. Quant aux objections de Simplicio contre cette dernière expérience, elles se rapportent à la difficulté de se garantir contre la rentrée de l'air (ou d'une autre substance plus subtile) dans un espace clos où l'on produirait le vide apparent. Salviati y répond victo- rieusement.

Page 383, 1. 9. — Il s'agit ici, tout d'abord, de l'explication tentée par Galilée pour rendre compte des phénomènes d'adhésion et de cohésion, qu'il attribuait à la pression du feu sur les particules des corps. Mais le

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